Pape Ndiaye sera en face du juge du Tribunal des flagrants délits le 31 mai prochain. Son procès pour escroquerie et tentative de jeter le discrédit sur l’institution judiciaire a été renvoyé car la plaignante, Ndèye Awa Ndir, et des témoins étaient absents.Par Malick GAYE
– Le procès de Pape Khone Ndiaye, le journaliste de Wal Fadjri, placé sous mandat de dépôt pour escroquerie et tentative de jeter le discrédit sur l’institution judiciaire, a été renvoyé au 31 mai prochain. Ndèye Awa Ndir, l’une des plaignantes, ainsi que des témoins étaient en effet absents hier au Tribunal des flagrants délits de Dakar. C’est le motif avancé pour renvoyer le chroniqueur judiciaire 15 jours de plus au moins à la prison de Reubeus. Pape Ndiaye, qui s’est présenté hier à la barre, n’a permis aucune lecture de son visage. Dès que son nom a été prononcé, le présentateur de l’émission Balance sur Walf Tv s’est vite présenté sans jeter le moindre regard de l’autre côté de la salle ou s’étaient massés les plaignants et ses soutiens.
Pour sa défense, les conseils de Pape Ndiaye veulent requalifier les faits. «Dans ce dossier, il n’y a aucun élément qui permet d’asseoir le délit d’escroquerie (…) Pape Ndiaye a toujours soutenu une affaire civile. Il a brandi la preuve matérielle pour l’attester. Le jour du procès, on va en débattre. Le Tribunal appréciera en droit pour en tirer les conséquences», a informé Me Abdoulaye Tall, un des avocats du journaliste, à la sortie d’audience.
Visé d’abord par une plainte de Ndèye Awa Ndir, Pape Ndiaye a vu une autre se greffer dans son dossier, de la part cette fois-ci du sieur Pape Demba Diop, pour les mêmes faits.
Dans sa plainte du 7 mai dernier, l’informaticienne et gérante de la société «Seydi ordi», Ndèye Awa Ndir, a précisé que le propriétaire de l’entreprise en question est «présentement sous mandat de dépôt à la Maison d’arrêt et de correction de Rebeuss pour des faits de recel d’ordinateurs». C’est ainsi qu’elle a contacté Pape Ndiaye pour qu’il intercède en faveur de la libération de son patron. Selon le procès-verbal de l’enquête préliminaire, la dame a admis lui avoir versé un acompte de 500 mille francs et le reliquat du même montant devait être versé après l’élargissement de son patron. Ainsi, pour matérialiser cette remise, le sieur Ndiaye a établi le 20 mars 2020, une décharge attestant qu’il a reçu ladite somme en prenant la précaution de mentionner qu’il s’agit d’un «prêt». Troublée par la mention «prêt», l’accusatrice dit avoir demandé des explications au chroniqueur judiciaire. Mais, dit-elle, le mis en cause lui «a tout simplement signifié que l’essentiel est que le montant y figure, car l’argent est destiné aux autorités judiciaires». Ne voyant aucun résultat, Mme Ndir demande à Pape Ndiaye de lui restituer l’argent.
Me Tall commentant la décision de renvoi du procès, a parlé de «surprise». Avant d’ajouter ceci : «L’affaire est très médiatique. Le jour où Pape Ndiaye a été déféré, les prévenus étaient présents. La défense avait demandé une médiation pénale (…) La somme réclamée était disponible. Mais on ne sait pas la raison de ce rejet. C’est la responsabilité du Parquet.»
mgaye@lequotidien.sn