Les entreprises agroalimentaires au Sénégal n’incinèrent pas les déchets des produits phytosanitaires qu’ils utilisent et leurs emballages. La raison, c’est l’absence d’incinérateurs qui coûtent très cher. D’après Dr Moudiou Bopp, spécialiste Qhsrse et développement durable, «il n’y a pas d’incinérateurs adaptés à ces produits phytosanitaires». Parlant du cadre réglementaire qui encadre l’usage des produits phytosanitaires lors du panel animé par l’Inspection du travail et de la sécurité sociale de Saint-Louis, en marge du Forum international sur la maîtrise des risques en Afrique de l’Ouest sur «les risques professionnels liés à l’utilisation des produits phytosanitaires», Mme Bopp fait savoir que «pour l’instant, certaines entreprises se contentent de les collecter». Mais collecter jusqu’à quand ? Pour la spécialiste, il faut mettre un terme à cette collecte, parce que quand la quantité de déchets collectés est importante et reste pendant un long moment, il se pose un réel problème de sécurité. La solution, de l’avis de Moudiou Bopp, passe sans nul doute par l’incinération.

Malheureusement, regrette-t-elle, «on éprouve beaucoup de difficultés à l’élimination des déchets solides et des emballages si on n’a pas des incinérateurs capables d’éliminer ces produits». A l’en croire, ces incinérateurs n’existent pas même au niveau de l’Etat. Aujourd’hui, elle estime que les entreprises qui fabriquent ces produits phytosanitaires «doivent venir récupérer ces déchets». Elle a aussi précisé que l’entreprise qui a vendu des produits phytosanitaires doit récupérer l’emballage et les déchets après leur utilisation. «On ne peut pas juste produire et vendre parce qu’après, les personnes qui les achètent ne sauront plus quoi en faire», a-t-elle dit. Pour le moment, c’est la seule solution, puisque on ne peut pas se passer de ces produits phytosanitaires qui permettent aux agriculteurs d’avoir de bons rendements.
Par Justin GOMIS – justin@lequotidien.sn