L’agent immobilier, Samba Abass Bâ, originaire de Diawara dans le département de Bakel, attaque Daouda Koréra devant la justice pour abus de confiance et escroquerie portant sur 55 millions de franc Cfa.
Samba Abass Bâ, son nom est très connu au sein de la communauté soninké de Dakar. Il s’agit d’un riche homme d’affaires qui s’active dans l’immobilier. Il a traduit son neveu, Daouda Koréra, devant Dame justice pour «abus de confiance et escroquerie» portant sur la somme de 55 millions de francs Cfa. Hier, face au juge des flagrants délits du Tribunal de grande instance hors classe de Dakar, le prévenu a parlé de 48 millions de francs Cfa. Il reconnait sa responsabilité dans la perte de cet argent qui s’est volatilisé. Mais le dépositaire de fonds du vieux dit être victime de charlatanisme de la part de son co-prévenu, Maguette Ndiaye. Ce dernier, maçon de profession, est souvent engagé par le plaignant. Selon Daouda, tout est parti du jour où le sieur Ndiaye est parvenu à soigner les jambes de son patron. Après cela, conte-t-il, le maçon, comme un marabout, lui a proposé des bains mystiques pour sa protection mais aussi pour l’aider à avancer dans son travail.
Ainsi, dit-il, il a bénéficié 9 fois de l’eau bénite du «marabout-maçon». Et selon toujours le prévenu Koréra, depuis lors, il obéit facilement aux sollicitations de M. Ndiaye, parce que devant faire des sacrifices. Il a déclaré aussi que c’est grâce à un chauffeur de taxi qui l’a mis en rapport avec un marabout mauritanien qu’il a retrouvé ses esprits. Daouda Koréra a aussi avancé que celui-ci lui a parlé de projets qui lui apporteront de l’argent. Pour le rassurer, poursuit-il, son co-prévenu lui a même montré un document avec un cachet de la Présidence qui montre qu’il est chargé des travaux de pavage du petit palais.
A son tour, Maguette a récusé toutes les accusations portées à son encontre. Il dit qu’il n’a jamais donné de bains mystiques à Daouda. Au contraire, dit-il, c’est Daouda même qui s’est donné la liberté de se laver avec les bouteilles qu’il a amenées de Dara Djolof. Mais pour le procureur, cette version ne pas prospérer parce que, soutient-il, les bains sont personnalités. Donc, Daouda ne peut pas prendre son bain.
Pas de doute pour le ministère public, les faits d’abus de confiance visant Daouda sont constants. «Koréra a manqué de rationalité juridique en donnant l’argent sans justificatif. Mais ce sont des indices assez graves et concordants pour qu’on puisse retenir le charlatanisme et l’escroquerie», résume le maître des poursuites. Pour la répression, il a requis 2 ans de prison ferme pour chacun des prévenus.
Le vieux Samba Abass Bâ n’ayant pas comparu, son conseiller, Me Bamba Cissé, a réclamé la somme de 80 millions de francs Cfa de dommages et intérêts. Pour l’avocat de Daouda Koréra, c’est «à la suite de ces agissements chimériques, mystiques que les espèces ont été données». Ayant déposé plainte contre Maguette Ndiaye, M. Koréra a sollicité le remboursement des montants qui lui ont été remis, c’est-à-dire les 48 millions de francs Cfa. Maître Diagne estime qu’il n’y a pas d’abus de confiance, parce que son client a été victime des conséquences du charlatanisme. Pour Me Abdoulaye Tall, «il n’y aucun indice pour asseoir le délit de charlatanisme. La relaxe n’est pas une demande de trop». Son client a été relaxé par le Tribunal.
En revanche, Daouda Koréra a été condamné à 3 mois ferme, en plus d’allouer la somme de 50 millions à titre de dommages et intérêts à la partie civile.
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