Le cinéaste Roman Polanski, qui avait renoncé à se rendre à la dernière cérémonie des Césars sous la pression de féministes après de nouvelles accusations de viol, figure d’office parmi les 182 représentants de la nouvelle assemblée générale de l’Académie des arts et techniques du cinéma, a-t-on appris mardi 15 septembre. Le 29 septembre, cette nouvelle assemblée, dont les membres ont été désignés lundi soir, élira pour un mandat de deux ans, renouvelable une fois, le nouveau conseil d’administration de l’association des Césars. Elle élira également un tandem femme-homme pour la présidence. Ces derniers mois, les Césars ont été secoués par une grave crise : plusieurs des membres et des personnalités du cinéma reprochent un fonctionnement jugé opaque, une forme d’entre-soi et surtout un déficit de parité. Cette crise avait connu un point d’orgue lors de la cérémonie des Césars, le 28 février, avec le départ fracassant de Adèle Haenel, qui dénonçait le prix du meilleur réalisateur décerné à Roman Polanski (pour J’accuse). Quelques jours avant cette cérémonie, le conseil d’administration, présidé depuis 2003 par le producteur Alain Terzian, avait démissionné en bloc. Dans le cadre d’une médiation sous l’égide du Centre national du cinéma et de l’image animée (Cnc), une présidente par intérim, la productrice Margaret Menegoz, avait été nommée et une assemblée générale extraordinaire avait commencé une réforme.
Elus en tant que «membres historiques»
C’est dans ce cadre que les nouveaux représentants de l’assemblée générale ont été élus lundi par les 4313 membres de l’Académie des Césars (acteurs, réalisateurs, producteurs, techniciens…). En tant que «membres historiques», Roman Polanski et le producteur Thomas Langmann, condamné en 2019 pour harcèlement envers sa femme, ont été admis d’office après en avoir fait la demande. Alain Terzian, critiqué par les frondeurs pour sa gestion de l’ancienne Académie des Césars, fait lui aussi partie de la nouvelle assemblée générale en tant que membre historique. «Les statuts actuels ont été simplement appliqués», a déclaré à l’Agence France-Presse Margaret Menegoz. A propos de Roman Polanski, la présidente par intérim des Césars n’a pas commenté, rappelant simplement qu’à titre personnel, «elle a toujours séparé l’œuvre de la personne». Mardi, le comédien Eric Métayer, parmi les nouveaux représentants élus de l’assemblée générale, a publié sur Twitter un message vidéo désapprouvant sans les nommer la désignation de certains membres, et souhaitant que «ceux qui n’ont rien à y faire, s’en aillent». Il réclame également que tous les membres soient désormais élus.
Le Monde avec Afp