L‘accès au crédit à des taux relativement faibles sera bientôt une réalité pour les femmes de la zone nord. Face aux difficultés que ces dernières rencontrent en général pour bénéficier des lignes de crédit classiques, le Projet d’appui au développement de l’entreprenariat féminin et de l’emploi des jeunes (Padef-ej) leur a ouvert une brèche, grâce à une ligne de crédit de 4,5 milliards de francs Cfa. Cette ligne de financement islamique, qui va toucher toutes les régions du pays, permettra de financer des projets halal générateurs de revenus capables de favoriser le développement économique et social de bénéficiaires.
Cherif Karam, responsable du volet microfinance du Padef-ej, a expliqué mercredi, lors d’un atelier de vulgarisation du projet, que la finance islamique a ses spécificités comparée à la finance classique. Car au lieu de donner des fonds à la promotrice, on lui achète le matériel ou l’équipement nécessaire à l’exploitation de son activité qu’on lui revend avec une marge bénéficiaire. Selon les informations fournies sur le projet, il a fait savoir que pour le financement d’activités génératrices de revenus, le Padef-ej est venu avec une ligne de crédit islamique de 4,5 milliards de francs touchant toutes les catégories de femmes scindées en trois catégories dont la première concerne les activités génératrices de revenus nécessitant des financements de moins de 500 mille francs, la deuxième étant les activités nécessitant des financements compris entre 500 mille francs et 5 millions et la troisième celles concernant les Pme qui seront financées pour des montants compris entre 5 et 50 millions de francs Cfa qui constituent le plafond. La deuxième spécificité, selon M. Karam, réside dans les délais de remboursement. Pour le court terme, le délai de remboursement est de 12 mois. Il en existe d’autres à moyen terme pour une durée de 36 mois et le long terme qui peut aller jusqu’à 5 ans, ce qui constitue une bonne opportunité pour les femmes qui ont été suffisamment sensibilisées sur les opportunités que leur offre la finance islamique qui leur accorde beaucoup de facilités et qui désormais leur permet de bénéficier concrètement d’une inclusion financière. «Ici, on ne parle pas de taux d’intérêt mais plus tôt de marge bénéficiaire qui est estimée à 7% dans la finance islamique», a expliqué le responsable de microfinance du Padef-ej.
Le Directeur régional du Développement communautaire et de la promotion de l’équité dans la région de Saint-Louis, estime ainsi que la finance islamique est une bonne opportunité pour les femmes qui sont bien organisées autour d’associations qui, jusque-là, sont confrontées à des difficultés d’accès au crédit classique dont les taux d’intérêt sont très élevés. C’est pourquoi Pape Charles Ndiaye a-t-il promis aux responsables du Padef-ej et aux femmes bénéficiaires d’accompagner le projet pour mieux l’implémenter dans la région de Saint-Louis qui offre de nombreuses opportunités aux femmes.
Porté par le ministère de la Femme, de la famille, du genre et de la protection des enfants avec comme tutelle technique le Fonds national de promotion de l’entreprenariat féminin (Fnpef), le Projet d’appui au développement de l’entreprenariat féminin et de l’emploi des jeunes est le fruit d’un accord de prêt signé le 22 mai 2013 entre le gouvernement du Sénégal et la Banque islamique de développement (Bid), pour un coût de 4,5 milliards de francs Cfa. Son principal objectif est de contribuer à l’amélioration des conditions de vie économiques et sociales des femmes et des jeunes filles par la facilitation de l’accès au crédit, le développement des infrastructures et services d’appui à la production, des chaînes de valeurs et le renforcement de capacités.