Ils sont 93, ces pays qui ne garantissent pas l’accès à l’éducation à leurs citoyens. Les crises économique, environnementale et militaire en sont les principales causes. Le Sénégal qui ne figure pas dans ce lot, présente une insécurité dans certaines de ses régions.Par Malick GAYE –
L’éducation est un droit universel qui est menacé. En effet, 93 pays dans le monde sont dans l’incapacité de garantir un accès à l’éducation aux enfants. C’est Cheikh Mbow, le Directeur exécutif de la Cosydep, qui en a fait l’annonce hier. Cette situation est la conséquence des crises économique, environnementale, sociale et militaire, a déclaré Cheikh Mbow hier, lors de la cérémonie d’ouverture de la Semaine mondiale d’action pour l’éducation (Smae). Le thème choisi cette année est : «La protection de l’éducation en situation d’urgences.»
Pour le chargé des programmes de la Cosydep, «on est dans un monde totalement boulversé. Il change rapidement et se complique davantage. Le monde est traversé par des crises alimentaire, économique et militaire. L’éducation, étant un droit universel, on devrait faire en sorte qu’elle soit effective en toutes circonstances. Dans toutes les régions du monde, il y a des crises. Elles anéantissent le droit à l’éducation». Abdou Diaw, qui fut le directeur de l’Enseigne-ment élémentaire au ministère de l’Education nationale, estime que «le défi est de préserver l’éducation afin de faire fonctionner le système éducatif malgré les crises».
Bien moins concerné par l’accès à l’éducation que les 93 pays cités plus haut, le Sénégal présente une insécurité néanmoins. «Au Sénégal, on a de l’insécurité dans le Sud du pays. Les problèmes sociaux et économiques impactent le droit à l’éducation dans certaines régions du Sénégal. A Kédougou, le phénomène de la recherche de l’or écarte les élèves de l’école. Beaucoup d’enfants de la zone ne sont pas scolarisés. Des enfants se retirent de l’école pour aller chercher l’or. A Saint-Louis, avec l’érosion côtière, des écoles sont menacées. Conséquence : les populations quittent la zone en amenant avec elles les enfants. A Dakar, l’inondation bloque le système. Des écoles sont impraticables. En plus, il y a une absence d’assiette foncière pour construire de nouvelles écoles», a déclaré Abdou Diaw, qui a affirmé que la solution doit être l’affaire de tout le monde. «La solution doit être une réponse globale. Une solution unique est impossible parce que les problèmes sont pluriels. Il faut moderniser le réseau existant et construire en hauteur pour la région de Dakar. Des offres, par exemple, qui n’imposeraient pas la presentielle dans certaines zones. Les solutions se feront en fonction des réalités des localités», a expliqué M. Diaw, qui faisait la synthèse des propositions des antennes de la Cosydep en région.
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