A compter de cette année, les Petites et moyennes entreprises (Pme) pourront compter sur la Bourse régionale des valeurs mobilières (Brvm) pour lever des financements. C’est ce qu’a annoncé le président du Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (Crepmf), Mamadou Ndiaye. Il présidait hier une journée d’information à l’endroit des étudiants des grandes écoles de commerce.

L’accès au financement est une des principales contraintes que rencontrent les Petites et moyennes entreprises (Pme). Si la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a pris des initiatives pour apporter des solutions, de son coté, le Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (Crepmf), qui est l’autorité de régulation des marchés financiers dans la zone de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), entend ouvrir son marché à ces entreprises. C’est ce qu’a assuré hier le président du Crepmf. En marge de la journée de sensibilisation organisée hier, M. Mamadou Ndiaye a annoncé que le Crepmf comptait s’ouvrir dès cette année aux Pme. «Nous avons lancé en décembre dernier, le 3e compartiment de la Brvm qui permettra aux Pme de l’Union de pouvoir accéder au marché», annonce M. Ndiaye. Il précise que les Pme de la région pourront ainsi accéder à des ressources longues. «Nous voulons permettre aux Pme de pouvoir mobiliser désormais des ressources à des conditions beaucoup moins onéreuses, mais avec également une contrepartie, la transparence dans l’information. Si vous voulez être coté à la bourse, il faut être prêt à partager votre situation financière pour que ceux qui sont intéressés par les titres que vous émettez, des obligations ou des actions, que ces personnes puissent savoir qu’ils investissent dans des activités porteuses et rentables», expli­que M. Ndiaye.
Avec une capitalisation de plus de 9800 milliards de francs Cfa, la Brvm est le 6e marché en Afrique et connaît un dynamisme certain. «Depuis trois à quatre ans, le nombre d’acteurs qui évoluent sur ce marché ne fait qu’augmenter. C’est un indicateur pertinent pour montrer la vivacité de ce marché. En moyenne, on a 20 nouveaux acteurs par année. On est parti de 130, là on a 179 acteurs au 31 mars 2018. En termes de ressources, 2017 a permis aux Etats et aux entreprises de lever plus de 1300 milliards et la particularité de ces ressources, c’est que pour la plupart, ce sont des ressources longues», précise M. Ndiaye.

Augmenter l’attractivité de la Brvm
Après le Burkina Faso, le Crepmf est à Dakar pour sensibiliser sur les opportunités et les défis du marché financier régional. Dans ce cadre, une rencontre avec les étudiants en commerce et finance a été organisée hier au Centre africain d’études supérieures en gestion (Cesag). Une séance destinée à faire connaître davantage aux étudiants qui sont les décideurs de demain, le fonctionnement du marché financier, les instruments et opportunités qui sont offertes par ce marché.
Mais les défis ne manquent pas. Selon M. Ndiaye, il s’agit de renforcer l’attractivité du marché. «En 2018, nous mettrons l’accent sur un certain nombre de chantiers qui devraient permettre d’augmenter l’attractivité du marché.» Dans ce cadre, M. Ndiaye informe que la question de la tarification interpelle. «Si nous voulons que notre marché puisse être attractif, et compétitif vis a vis des autres marchés comme l’Afrique du Sud ou le Nigeria, il nous faut revoir la tarification, le système de protection des investisseurs pour attirer de nouveaux investisseurs et élargir la base», souligne M. Ndiaye, qui ajoute la promotion d’instruments de la finance islamique.
Depuis sa création, la Bourse régionale des valeurs mobilières (Brvm) a mobilisé près de 7500 milliards de francs Cfa. Selon le ministre du Budget, une grande partie de ces ressources ont servi à financer les secteurs de l’Energie, des Télécommuni­cations et des Infrastructures. Et pour Birima Mangara, il est temps de s’intéresser à d’autres secteurs comme l’Education, les Transports ou la Santé.
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