Dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de la femme rurale, les femmes rurales des régions de Kolda, Sédhiou, Ziguinchor et Tambacounda ont convergé à Sédhiou pour se pencher sur le thème : «Les femmes rurales cultivent une bonne nourriture pour toutes et tous.» Cela, sous la houlette des projets «Femme et agriculture résiliente (Far), «Résilience» et le projet Avenir financés par Affaire mondiale canada (Amc).

Profitant de l’occasion, ces dernières ont soulevé, devant les autorités locales et administratives venues rehausser de leur présence la cérémonie, les difficultés auxquelles les femmes rurales sont confrontées. Mme Danfa née Seynabou Dramé, animatrice dans la région de Sédhiou, s’indigne contre le faible accès des femmes à la terre. «95%, pour ne pas dire 100% de la production qui sont sur le marché, sont produits par les femmes. Mais elles ont un faible accès au foncier. Par rapport aux intrants, les hommes sont aussi plus favorisés que les femmes. La quantité octroyée aux hommes est plus importante que celle des femmes», a déploré Mme Dramé. Laquelle fait partie des trois femmes leaders qui ont été primées pour leur engagement dans le milieu rural. Elles ont bénéficié d’une enveloppe 220 mille francs Cfa. Les deux autres lauréates sont Marie Thérèse Angèle Diadia de Oussouye et Chantale Arame Tine de la région de Fatick.

A travers la célébration de cette journée, les organisateurs voulaient non seulement montrer que la femme rurale a des besoins différents de ceux de la femme urbaine, mais également appeler les décideurs à mieux accompagner  ces dernières qui ont des besoins particuliers. Sur ce, le choix de la région de Sédhiou pour abriter cette journée n’est pas fortuit, selon  Elisabeth Thionne, coordonnatrice du projet Rési­lience. «Les femmes rurales rencontrent des contraintes à plusieurs niveaux. Il y a des contraintes socioculturelles, des contraintes économiques, des contraintes politiques… Aujourd’hui, on n’a pas choisi de manière anodine Sédhiou, parce que la région est très particulière. La femme de Sédhiou est plus  exposée à ces contraintes liées surtout à la question de l’accès aux facteurs de production, ainsi qu’à leur implication au niveau décisionnel», a souligné la coordonnatrice du projet Résilience. Les présentateurs ont rappelé que l’accès des femmes rurales au foncier est à 13% et que moins de 9% ont un accès sécurisé à la terre en 2018.

Pour une meilleure autonomisation des femmes rurales, les initiateurs de cette cérémonie ont jugé nécessaire de renforcer les capacités des femmes dans les questions foncières…

Les représentants du ministère de la Femme et du ministère de l’Agriculture ont salué l’effort des femmes rurales dans le développement économique et comptent multiplier les accompagnements de ces braves dames.
Par Seydou Tamba CISSE – Correspondant