Pour éviter les accidents de la route qui entraînent de nombreuses pertes en vie humaine et de nombreux dégâts, annuellement, au Sénégal, le président de la République appelle les usagers à faire preuve «d’une introspection sincère». Le chef de l’Etat présidait hier l’ouverture des Etats généraux des transports publics à Diamniadio.
Par Dialigué FAYE – «L’observation des faits nous permet d’affirmer avec force que les accidents de la route ne sont pas une fatalité», a affirmé le chef de l’Etat, qui présidait la cérémonie d’ouverture des Etats généraux des transports publics initiés par le ministère des Infrastructures, des transports terrestres et aériens.
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«Non, ce n’est pas une fatalité ! Si bien sûr, nous acceptons de faire notre introspection. Ce qui se produit sur nos routes n’est pas une conséquence inéluctable. Ces drames sont souvent le résultat de comportements humains inadéquats et de manquements à des règles de sécurité élémentaires», a déclaré le Président Faye. Et pour éviter ces nombreux décès et dégâts causés par ces accidents, le chef de l’Etat invite «chacun, en particulier les acteurs socioprofessionnels du transport public routier, à s’engager dans une introspection sincère et une prise de conscience de ses responsabilités».
Wade avait lancé le même message
En octobre 2002, le Président Wade avait lancé presque, le même message, suite au naufrage du bateau Le Joola. «Après avoir pleuré nos morts et prié pour eux, nous nous devons de faire notre introspection et admettre que les vices qui sont à la base de cette catastrophe trouvent leur fondement dans nos habitudes de légèreté, de manque de sérieux, d’irresponsabilité, parfois de cupidité lorsqu’on tolère des situations qu’on sait parfaitement dangereuses, simplement parce qu’on en tire un profit», avait-il déclaré. 22 ans après, la situation est quasi restée la même.
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Mais rassure Diomaye, «nous ne devons plus faire les choses comme avant, si nous voulons bâtir ensemble un avenir durable pour nos systèmes de transport public».
Le chef de l’Etat estime que «les infrastructures constituent le poumon du développement et le fil conducteur de l’intégration. Elles sont le socle sur lequel repose l’activité économique, en assurant la mobilité indispensable à la croissance et à l’intégration des marchés». Or, relève-t-il, «notre déficit en infrastructures physiques et numériques reste très élevé nonobstant les progrès réalisés».
«Il est impératif d’accélérer la mise en œuvre de projets transfrontaliers ambitieux, notamment dans le domaine des transports routier et ferroviaire, qui reste encore un défi majeur pour nombre de nos pays. Au Sénégal, la mobilité des personnes en toute sécurité et sûreté demeure un défi permanent. Malgré l’amélioration de la qualité de nos infrastructures routières, les accidents continuent de faire des victimes», souligne BDF.
De même, fait-il remarquer, que «les embouteillages chroniques, particulièrement à Dakar, occasionnent des pertes de temps considérables, malgré les efforts déployés dans la construction de routes et de ponts, ainsi que la réalisation de projets de transport urbain de masse».
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Il assure que «l’insécurité routière et la question cruciale de la régulation du transport public sont des priorités de premier ordre pour le gouvernement». A son avis, «les présentes assises, par leur caractère exceptionnel, offrent une opportunité unique d’établir un état des lieux rigoureux et de réfléchir aux solutions durables pour remédier aux problèmes endémiques du secteur». En amont de ces Etats généraux, rappelle Diomaye, des directives ont été données au gouvernement, afin de lui «proposer un plan d’urgence de prévention et de sécurité routière, qui soit exécuté avec la plus grande rigueur».
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Le Président Faye réaffirme que ces consultations «traduisent sa ferme ambition de réinventer et moderniser en profondeur le secteur des transports publics». Il s’agit, selon lui, «de répondre aux besoins croissants des usagers tout en renforçant la compétitivité de l’économie nationale, notamment à travers le développement du chemin de fer et des corridors routiers ouest-africains». Mais, soutient-il, «un tel projet ne peut se réaliser sans un dialogue inclusif, direct et prospectif entre les différents acteurs de l’écosystème des transports».
Il exhorte ainsi les participants à ne ménager aucun effort, «pendant ces 5 jours que dureront les travaux, pour dresser un diagnostic complet et sans complaisance des différents sous-secteurs du transport public routier, ferroviaire et aérien». «Vous devrez également définir les contours d’un système de transport inclusif et durable, capable de prendre en charge les nouvelles formes de mobilité, qu’elles soient électriques ou digitales, tout en reposant sur une réhabilitation stratégique du chemin de fer, comme solution alternative aux routes, afin de réduire leur pression et de les préserver», leur-a-t-il suggéré.
dialigue@lequotidien.sn