Après les propositions faites par le gouvernement sur la revalorisation du régime indemnitaire des agents de la santé, le Secrétaire général du Sdt3s membre de la Fédération des syndicats de la santé (F2s) avait émis des réserves. Dans cet entretien, Cheikh Seck revient sur les assurances et engagements du gouvernement qui les ont poussés à signer le protocole d’accord.Vous aviez émis des réserves sur les propositions faites par le gouvernement, hier vous avez signé un accord, est-ce que toutes vos inquiétudes ont été dissipées ?

Il y a des éléments sur la base de nos réserves qui ont été pris en compte dans le protocole. Par exemple, le gouvernement dit qu’il ne peut s’engager que pour les agents de la Fonction publique qui relèvent de son autorité. Or, les agents de la Fonction publique ne sont que 8 mille sur les 20 mille qui travaillent dans nos structures sanitaires. Dans tous les hôpitaux, 70% du personnel sont des contractuels. Aujourd’hui, si on signe un accord, le gouvernement me donne de l’argent, en tant que fonctionnaire, c’est l’hôpital qui doit donner cette indemnité à la même personne qui a la même fonction, la même responsabilité que moi. Mais est-ce qu’à l’heure actuelle, les hôpitaux ont les moyens de supporter cette charge ? C’était ça notre réserve au début. Nous avions dit qu’il ne s’agit pas de signer, mais de dire comment faire pour que les autres puissent être traités de la même façon et en même temps. Nous n’avons pas voulu tomber dans ce piège et nous avons dit tant que vous ne garantissez pas que ces personnes vont bénéficier de ces indemnités… parce que cela nous est arrivé dans le passé, les gens sont restés un an, deux ans sans pour autant entrer dans leurs droits. Cette fois-ci, l’engagement a été pris par le ministère de la Santé, qui a dit que les structures sont publiques même s’il y a des agents contractuels, lui il est en mesure de demander à ces directeurs d’hôpitaux de s’aligner et de régler ce problème.

Quelle était la deuxième réserve ?
L’autre réserve concernait les collectivités territoriales. La santé est un domaine décentralisé. Beaucoup de mairies construisent des postes et centres de santé et recrutent des agents qu’elles payent, il faut aussi qu’ils bénéficient des mêmes avantages que leurs collègues de la Fonction publique. Heu­reusement, un responsable du ministère des Finances nous a sorti une disposition réglementaire sur le Code des collectivités territoriales, qui stipule que tout avantage qu’on donne aux agents fonctionnaires, on le donne aux agents des collectivités territoriales. Donc notre inquiétude, et ce qui constituait une réserve, a été réglée sur ce point précis. Aujourd’hui, ce ne sont pas seulement les fonctionnaires qui vont être payés, tous les agents contractuels vont bénéficier de ces avantages, de même que ceux qui travaillent dans les collectivités territoriales. Le seul point sur lequel nous n’avons pas eu satisfaction, c’est la régularisation, 70 à 80% du personnel dans les hôpitaux ou certains postes de santé sont des contractuels du ministère ou autres. Nous ne pouvons pas comprendre qu’on soit dans un service public et qu’on continue de signer des contrats d’un an, de deux ans pour des agents, alors que le service public a besoin d’eux. Nous avions demandé de mettre en place un plan de régularisation et d’insertion de ces gens dans la Fonction publique, ils nous ont donné une réponse assez évasive. Nous pensons que de la même manière qu’on a fait pour les volontaires de l’enseignement, on peut intégrer ces agents qui sont des diplômés d’Etat. Nous continuerons à demander au président de la République de nous donner un quota dans le cadre de la régularisation (…)

Vous avez espoir que les engagements pris seront respectés ?
Je suis optimiste et je ne pense pas que l’Etat puisse faire du dilatoire, s’engager pour des choses qu’il ne respectera pas. Nous sommes des syndicalistes, si les engagements ne sont pas respectés, nous allons ressortir ; mais j’ai bon espoir qu’ils seront respectés. Parce que si le gouvernement n’allait pas les respecter, il n’aurait pas dit à partir du mois de mai ou à partir de janvier (…).