Accord de paix État-Mfdc : SONKO ATOUTE OPTIMISME
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L’accord de paix signé, les 21 et 22 février, avec l’aile du Mfdc dirigée par César Atoute Badiate est le parachèvement d’un processus entamé depuis plusieurs années, avec la signature, le 4 août 2022 à Bissau, d’une déclaration d’engagement mutuel portant accord sur les modalités du dépôt des armes. Quoi qu’on puisse dire, les deux parties se sont accordées sur l’importance de s’entendre, mais il reste encore des points à régler comme l’amnistie et la grâce présidentielle à accorder aux ex-combattants, à l’image de M. Badiate sous le coup d’une condamnation à perpétuité par contumace, dans le cadre du massacre de Boffa-Bayotte en 2018. Par Bocar SAKHO –
Comme dit dans notre édition d’hier, l’accord signé, les 21 et 22 février à Bissau, entre le Comité ad hoc qui représente le Sénégal à ces pourparlers et le Comité provisoire des ailes politiques et combattantes unifiées du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc) est l’achèvement d’un processus dont le premier acte a été signé le 4 avril 2022 dans la capitale bissau-guinéenne.
Dans le document paraphé par les différentes parties et qui compte 7 points, il reste quatre questions à épuiser et qui préoccupent les ailes politiques et combattantes unifiées du Mfdc, qui ont soumis un document intitulé «Proposition de points à discuter», comme la grâce présidentielle et l’amnistie. Ce sont des préoccupations vitales pour continuer à mener à bien ce processus dont l’un des signataires, César Atoute Badiate, est sous le coup d’un mandat d’arrêt international après avoir été condamné par contumace, à Ziguinchor, à la prison à perpétuité pour assassinat et insurrection armée, en lien avec le massacre en janvier 2018 de 14 hommes à Boffa-Bayotte.
En réponse à ces demandes, le Comité provisoire fournira la liste des personnes concernées pour bénéficier d’une grâce présidentielle, «qui ne peut être accordée qu’après condamnation définitive par la Justice». Et il va élaborer un mémorandum sur les faits visés.
Par ailleurs, la délégation sénégalaise est restée ferme sur l’intangibilité de ses frontières, en rejetant évidemment, sans ambages, toute séparation de la Casamance d’avec le Sénégal. En outre, les deux parties se sont accordées sur la mise en place d’un comité technique chargé d’examiner dans tous leurs aspects, les questions sécuritaires sur le terrain, impliquant du côté sénégalais les Forces armées, la police et les Eaux et forêts. A propos du déminage humanitaire et de la sécurisation du processus de retour concerté des déplacés et réfugiés, l’Etat a assuré que ces points sont pris en compte dans le Plan Diomaye pour la Casamance.
Aujourd’hui, l’accord finalisé à Bissau, les 21 et 22 février, semble contenter les différentes parties. Même si elles sont convenues de la mise en place d’une commission mixte de supervision et de suivi de son application.
Comme en 2022, le document a été paraphé par l’Amiral Papa Farba Sarr, coordonnateur du Comité ad hoc et qui mène les discussions depuis plusieurs années, César Atoute Badiate et Urbain Tending, coordonnateur du Comité provisoire, avec aussi la participation des responsables de Henri Dunant (Hd) et la Guinée-Bissau.
bsakho@lequotidien.sn