Les produits agroalimentaires seront exclus de la libéralisation, selon les clauses des accords de la Zone de libre-échange continentale africaine. Cette dernière entre en vigueur le 1e janvier prochain et offre un marché de 1,2 milliard de personnes.

L’accord de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) veut que 90% des produits commerciaux soient libéralisés au bout de cinq ans pour les pays développés et dix ans pour ceux en voie de développement. Une proportion de 7% des produits appelés produits sensibles seront libéralisés à la suite d’un différé de 5 ans afin de mieux permettre le secteur privé national de faire les ajustements avant l’ouverture du marché à la concurrence. S’y ajoutent les produits carrément exclus de la libéralisation.
«Tout produit n’est pas libéralisable. Certains produits sont tellement sensibles qu’il est imprudent de les confronter à une concurrence étrangère. Une proportion de 3% des produits est dans la liste d’exclusion. L’essentiel des produits fait partie de ceux fortement taxés, notamment ceux de la bande de 35%», a expliqué hier le directeur du Commerce extérieur. Boubacar Mbodj s’exprimait à la grande session du Comité national des négociations commerciales internationales (Cnnci) du Sénégal sur le démarrage des échanges dans le cadre de la Zlecaf le 1er janvier 2020.
D’après M. Mbodj, il s’agit généralement des produits agro­alimentaires dont l’essentiel est mis dans la liste d’exclusion, de concert avec le secteur privé.
«Outre la possibilité de libéraliser plus longuement sur une période de 10 à 13 ans, il a été aussi convenu des règles pour prémunir les entreprises contre les risques de détournement d’origine, de pratiques déloyales de concurrence, entre autres», a dit Assome Aminata Diatta, ministre du Commerce et des Pme.
Le Sénégal ambitionne d’augmenter ses exportations vers l’Afrique de 40% actuellement à au moins 46% en 2024. Cependant, l’adhésion du pays à la Zlecaf comporte aussi bien des opportunités que des défis et menaces. Il s’agit, entre autres défis, d’amener le commerce intra-africain de 15% à 50%, de permettre le Sénégal de passer d’un micro-marché à un marché de 1,2 milliard de personnes. Aussi, le Pap 2A prévoit une participation du secteur privé de 2 000 milliards à travers la Zlecaf.
L’engagement du secteur privé national sera donc déterminant pour permettre au pays de tirer grandement profit des opportunités offertes par la Zlecaf. «Le secteur privé est prêt au démarrage de la Zlecaf le 1e janvier prochain», a confirmé Amadou Seck, représentant du privé national.
«A l’heure où subsistent de multiples incertitudes sur l’économie mondiale du fait de la persistance de la pandémie du Covid-19, la mise en œuvre de ce vaste marché continental permettra de contribuer aux efforts de transformation structurelle de nos économies. Elle permet aussi de soutenir le développement des échanges intra-africains qui demeurent encore très faibles en dépit des immenses potentialités de notre continent», a soutenu Assome Aminata Diatta.