Désormais, pour se faire engager dans les opérations extérieures (Onu, Ua, Cedeao, etc.), les médecins, infirmiers et techniciens du Service de santé des armées sénégalaises (Ssa) ne vont plus subir de tests d’aptitude standardisés.Par Cheikh CAMARA (Correspondant à Thiès) –

Les ministres des Forces armées, le Général Birame Diop, et de la Santé ont présidé, à la Base aérienne de Thiès, la cérémonie officielle de clôture de certification internationale, faisant du Sénégal le premier pays africain certifié par l’Organisation mondiale de la santé (Oms) en matière de déploiement d’Equipe médicale d’urgence (Emu) en zone de guerre.

Une manifestation au cours de laquelle le directeur du Service de santé des armées, le médecin-Colonel Abdou Rajack Ndiaye, a rappelé les enjeux liés à cette accréditation : «C’est devant le désastre secondaire au tremblement de terre survenu en Haïti en 2010 et en l’absence d’une coordination de l’assistance sanitaire conformément aux standards cliniques internationaux que l’Oms avait lancé, en 2015, le concept des Equipes médicales d’urgence (Emu) (Emergency Medical Teams en anglais). Ensuite, elle a organisé, en 2017, le premier atelier de lancement des Emu avec la participation de 10 pays africains, dans le but d’être en mesure d’apporter la réponse adéquate en cas de catastrophes naturelles ou d’urgences sanitaires de grande envergure.»

A l’issue de cet important atelier, renseigne l’officier supérieur, le Sénégal a poursuivi le chemin grâce aux actions combinées des ministères de la Santé et de l’action sociale et des Forces armées, par l’intermédiaire du Centre des opérations d’urgence sanitaire, et du Service de santé des armées qui avait présenté ses atouts, ses capacités et son potentiel technique opérationnel, pouvant servir de base pour la mise en place d’une Emu de niveau 2.

Ainsi, depuis 2018, l’Oms accompagne le Ssa sur les plans «technique, financier, aussi bien au niveau stratégique qu’opérationnel, pour atteindre l’objectif de la certification de l’Emu». Sur instruction du Chef d’état-major général des Armées, avec la parfaite collaboration des services du Msas, «le Ssa a déployé des équipes médicales d’urgence pour appuyer la réponse internationale face à des situations de graves urgences de santé publique en Rdc, en Sierra Leone, en Gambie, et récemment en République de Guinée où nous avons été déployés avec un détachement de la Bnsp», souligne le médecin-Colonel Abdou Rajack Ndiaye.

Dès lors, fait-il remarquer, «le Ssa sénégalais venait de faire la preuve de ses capacités techniques, logistiques et stratégiques, avec une projection loin de ses bases, pour prendre en charge une situation d’urgence grave de santé publique. Ces actions avaient été menées avec succès grâce à l’appui du Commandement, grâce à notre expertise, nos Rh qualifiées, nos équipements en Hmc et nos capacités de projection». Aussi d’ajouter : «Dans la poursuite de notre action, nous avons effectué un exercice de pré-vérification du 7 au 14 juin 2024 à Thiès, avec un déploiement en grandeur nature, qui avait été couronné de succès, et la vérification finale devant mener à l’accréditation de l’Emu Sénégal a été effectuée à Thiès entre les 8 et 10 octobre 2024.» L’Emu Sénégal a été ainsi soumise à plusieurs scénarii d’urgence visant à tester sa capacité à fournir des soins en situation d’urgence sanitaire et d’épidémie. Trois éléments en particulier ont été soumis à évaluation : «La capacité de déploiement de l’Emu en moins de 72 heures, la fonctionnalité des équipements médico-chirurgicaux et la gestion de pathologies chirurgicales en situation de crise grave.» L’officier supérieur précise que «le Sénégal est le premier pays africain disposant d’une Emu de type 2, d’envergure internationale, accréditée par l’Oms».
Correspondant