Accueil des nouveaux bacheliers, journées d’intégration, vie associative… : Missions très… Amicales

Dans les universités, les amicales des étudiants et des facultés jouent un rôle d’accueil et d’orientation pour les nouveaux bacheliers. En même temps, elles servent de moyens de promotion des langues nationales, d’entraide, d’intégration à l’université… Par Ousmane SOW
– A l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, les amicales, associations religieuses, villageoises, font partie de l’espace public. Du couloir de la mort à l’allée centrale du campus, vers la sortie de la petite porte de l’Ucad 2, les banderoles flottent partout, avec un seul message : bienvenue aux nouveaux bacheliers. Chaque étudiant peut s’y retrouver et bénéficier du soutien de ces amicales. «Les amicales, très souvent, on les définit comme des structures d’accueil, d’orientation et de guide des nouveaux bacheliers, des étudiants, sur le volet pédagogique, social, mais également culturel», explique Kaoussou Faty, étudiant en Master 1 au département d’histoire, en même temps délégué syndical au niveau de la Faculté des lettres et sciences humaines. Les amicales sont importantes à l’université. «Quand un étudiant vient, ce sont les amicales qui l’accueillent, l’orientent, l’intègrent, jusqu’à ce qu’il comprenne comment fonctionne l’université du point de vue social et pédagogique», souligne Ameth Kâ, ancien Secrétaire général de l’Amicale de la Faculté des lettres et sciences humaines. Alors que les journées d’intégration, selon Harouna Sall, président de l’Amicale des élèves et étudiants ressortissants de la commune de Dialamberé (Kolda), servent à accueillir d’abord les nouveaux bacheliers, leur expliquer les difficultés qui jalonnent la première année et leur faire visiter les endroits de l’université. «L’amicale a été créée depuis 2014. Donc, il y a eu des générations qui l’avaient mise en place et nous, on est venus pour perpétuer cette tradition. Aujourd’hui, c’est notre journée d’intégration et nous accueillons nos nouveaux bacheliers ; les aider et les accompagner dans le domaine social, pédagogique parce qu’on sait qu’aujourd’hui, à l’université, sans ces deux aspects-là, l’etudiant ne peut pas réussir», explique-t-il. Derrière les amicales, se cachent plusieurs réalités une fois dépassé l’accueil des bacheliers.
Promotion des langues et cultures
Entre journées d’intégration, culturelles et religieuses, les manifestations des associations sont innombrables à l’Ucad. Elles mettent souvent en avant la solidarité entre étudiants à travers des dons de tickets de restauration, des cours d’encadrement, des hébergements, mais aussi des activités folkloriques, etc. «Toutes les amicales dans les universités cohabitent jalousement. Chacune veut régner. Tout le monde intimide dans les paroles, les actes, les comportements. Mais elles sont importantes parce que quand un étudiant vient, ce sont les amicales qui l’accueillent, l’intègrent du point de vue social et pédagogique», précise Aly Diédhiou, chargé de communication de Kekendo.
Parallèlement à ces associations, on a les «dahiras». Ils occupent l’espace public universitaire à travers plusieurs manifestations religieuses et caritatives. Malgré ces apparences de rivalité, les membres poursuivent les mêmes objectifs : «Ce qui nous lie, ce sont les études, les valeurs, mais nous sommes dans divers Koureel ou associations confrériques», explique Malick Sarr, étudiant en licence 3 à la Faculté des sciences économiques et de gestion (Faseg), originaire de Louga. Economiste de formation, il est le trésorier du «Koureel» d’un grand guide religieux. «Notre Koureel est purement religieux et pédagogique. Comme notre guide nous le dit, œuvrer pour Dieu à travers ses hommes est notre slogan. Chaque mois de Ramadan, on organise des ndogou pour les distribuer aux étudiants. On fait aussi des dons de ticket», renseigne-t-il.
Politisation des amicales
Pratiquement toutes les localités représentées à l’université ont des associations. En visitant le campus, on tombe souvent sur une manifestation religieuse, culturelle ou politique. Et dans ces amicales, très souvent, on trouve différentes formations politiques. «Chaque amicale que vous voyez à l’université Cheikh Anta Diop, que vous le sachiez ou pas, il y a un politicien qui est caché derrière elle», révèle Kaoussou Faty, délégué syndical au niveau de la Faculté des lettres et sciences humaines. «Tout est politisé aujourd’hui à l’université, même les logements sociaux. Le temple du savoir est devenu un temple politique, un champ de bataille. Et le fait que l’université soit devenue un champ de bataille a été occasionné par l’implication des hommes politiques», a-t-il ajouté.
A l’université, les étudiants ne peuvent pas se passer des hommes politiques. Ils ont un bailleur et le premier, c’est la mairie. «On ne peut pas se passer des hommes politiques. Ce sont eux qui parrainent, financent et ce sont eux qui décident», confirme Aly Diédhiou, membre de Kekendo, étudiant au département d’histoire. Selon lui, ces autorités politiques ont deux casquettes. Une casquette en tant qu’homme d’Etat, une autre en tant qu’homme politique. «Mais un homme politique, qui le connait, peut faire des propagandes. Maintenant, c’est aux étudiants d’être intelligents, de recevoir mais ne pas être tout le temps roulés», préconise-t-il.
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