Ardo Gningue est décidé à aller jusqu’au bout de sa lutte. L’activiste se dit être victime d’une torture par la gendarmerie qui aurait duré «15 minutes» lors des évènements de Tobène. Hier, invité de Rfm matin, il n’a pas «pu s’y rendre à cause de douleurs ressenties sur son corps», l’empêchant «de se déplacer», a-t-il expliqué dans une vidéo publiée sur Facebook.
Néanmoins, l’activiste a informé que «3 plaintes ont été déposées à la Chambre d’accusation de la Cour d’appel, au Parquet général et au Haut commandement de la gendarmerie» dans le grand journal de midi d’hier.
Ardo Ngingue a été arrêté lors de la manifestation interdite des populations de Tobène. Invité à la chaîne de télé privée 7Tv, l’activiste a soutenu être victime d’une torture par les gendarmes qui ont, selon ses dires, injecté du chanvre indien pour l’enfoncer. Une accusation balayée par la division de la communication de la gendarmerie. Qui a «tenu à préciser que l’action de son personnel s’inscrit dans le cadre du concours aux administrations et de l’exécution des réquisitions délivrées par les autorités administratives compétentes pour le maintien de l’ordre. Au cours de ces opérations, aucun fait anormal n’a été rapporté», a-t- elle soutenu dans un communiqué. Toutefois, une enquête administrative est ouverte pour tirer cette histoire au clair.
En attendant les conclusions de l’enquête, Ardo Gningue a donné sa version. «Je ne peux me réjouir de l’ouverture d’une enquête après que la gendarmerie a réfuté mes propos. La torture a duré 15 minutes. C’était le 14 août. J’ai fait 3 jours de garde à vue et 5 jours à la Maison d’arrêt et de correction de Thiès. A ma sortie, le médecin-chef de l’hôpital Abdou Aziz Dabakh m’a consulté. Il m’a délivré un certificat médical de 5 jours d’indisponibilité. Ils étaient au nombre de 13. Il y avait 8 gendarmes qui me frappaient aux fesses alors que les autres me tenaient par les membres», a-t-il dit à la Rfm. Lors de son passage à la 7Tv, il avait accusé directement le colonel Cheikh Sarr, commandant de la Légion centre-ouest, d’avoir donné des instructions pour qu’il soit «maltraité».