Poursuivi pour viol sur une fille de 19 ans et profanation d’un lieu de culte, Abdoul Lakhat a finalement bénéficié d’une relaxe pure et simple.

Chargé de dispenser des cours coraniques à Marième Faye, Abdoul Lakhad a été accusé de viol et profanation d’un lieu de culte. «Je lui donnais des cours au daara Massalikoul Djinane de Ouagou Niayes. A l’intérieur, nous avons eu des relations sexuelles consentantes», expli­que-t-il. Cependant, il nie avoir entretenu ces relations avec la victime dans un lieu de culte. «Je n’ai jamais couché avec elle dans la mosquée», a-t-il soutenu. La trentaine révolue, le prévenu a reconnu la grossesse. «J’avoue que personne parmi ses parents ne me connaissaient, mais j’ai une fois eu sa tante au téléphone et je lui en ai parlé», a-t-il ajouté. Le juge est revenu sur les déclarations de la victime Marième Faye, âgée de 19 ans, contenues dans le procès-verbal : «j‘ai connu mon copain marabout à Massalikoul Djinane. Il m’a violée lors de notre premier rapport sexuel. D’ailleurs, ce jour-là, on a couché ensemble à l’intérieur de la mosquée qui abrite un daara sur un fauteuil marron», avait déclaré la partie civile qui a brillé par son absence devant la barre. Selon le maître des poursuites, Marième Faye entendue, avait déclaré avoir été violée. «Elle a décrit que le prévenu était son maître coranique durant 2 ans avant de se lier d’amitié. Il lui aurait remis des potions magiques. Et lorsqu’elle les a ingurgitées, elle déclarait avoir perdu connaissance et que c’est ainsi que le marabout en a profité pour la violer. Elle déclarait aussi qu’ils ont eu à coucher ensemble sur un canapé qui est l’intérieur de la mosquée. Ce, avant qu’elle ne tombe en état de grossesse. Elle expliquait toujours que son copain lui a promis le mariage», a rappelé le substitut du procureur qui a requis la relaxe pour le viol. Mais concernant la profanation d’un lieu de culte, il estime que les faits sont établis car la victime soulignait qu’ils ont eu à coucher ensemble dans le daara Massalikoul Djinane 2 de Ouagou Niayes sur un canapé. Ainsi, il a requis 3 mois de prison ferme. Me Iba Mar Diop, conseil de la défense, a plaidé la relaxe de son client. Un conseil suivi par le Tribunal.