Mercredi 13 novembre sort sur les écrans français J’accuse, le nouveau long métrage de Roman Polanski. On parle beaucoup de ce film depuis qu’il a remporté, en septembre dernier, le Lion d’argent à la Mostra de Venise. Mais aussi, car son auteur, désormais octogénaire, doit faire face à une nouvelle accusation de viol. Vendredi dernier, le journal Le Parisien a publié le témoignage de la photographe Valentine Monnier, qui dit avoir été «rouée de coups» et violée par Roman Polanski en 1975, à l’âge de dix-huit ans. C’est la cinquième femme qui accuse le réalisateur de viol. De quoi embarrasser de nouveau le milieu du cinéma français. Se taire et laisser passer la tempête médiatique… C’est la solution choisie par la star à l’affiche de J’accuse. Jean Dujardin a annulé dimanche dernier sa venue au prestigieux journal télévisé de TF1. Emmanuelle Seigner, qui lui donne la réplique et est aussi la compagne de Roman Polanski, a également renoncé à venir défendre le film sur France Inter. Le malaise est donc palpable, même si Valentine Mon­nier, qui affirme avoir été violée par le réalisateur, il y a 44 ans, ne porte pas plainte, les faits étant prescrits.

Faut-il séparer l’homme de l’artiste ?
Faut-il tourner la page ? S’abriter derrière la présomption d’innocence ? Croire sur parole le cinéaste qui conteste les faits par la voix de son avocat ? Séparer l’homme de l’artiste ? Ce n’est pas la première fois en tout cas que le milieu du cinéma français manifeste son embarras sur le cas Polanski, immense cinéaste, mais homme accusé de viol à cinq reprises. Il y a deux ans, les associations féministes s’étaient indignées de la rétrospective qui lui était consacrée à la Ciné­mathèque, puis Roman Polanski avait dû renoncer à présider la cérémonie des César.
Rfi