«Des personnalités mal intentionnées font circuler une information selon laquelle des activités destructrices sont menées dans la bande des filaos située au niveau des blocs 18 et 20 dans la commune de Cayar.» Ce constat est de la Secrétaire générale des Unions forestières de Bayakh, dans la commune de Cayar, Arame Dème. Elle réagissait au cours d’une visite de terrain, organisée par l’Association des unions maraichères des Niayes (Aumn), en collaboration avec le Programme d’aménagement et de développement économique des Niayes, «pour lever toute équivoque et s’inscrire en faux contre cette information». Elle s’indigne et recadre : «Cela fait longtemps que nous nous activons dans la bande des filaos. Nous l’exploitons et la reboisons pour subvenir à nos besoins et la protéger puisque sans elle, non seulement les habitations alentours vont disparaître mais même l’activité agricole sera quasi impossible dans la zone des Niayes.» Elle explique : «L’exploitation est légale.» Mieux poursuit-elle, «il y a une activité parallèle consistant à la mise en place de pépinière devant permettre de reboiser les parcelles après exploitation». Ces précisions seront soutenues par le président de la Commission environnementale de l’Aumn. Selon Malick Bâ, «jamais, nous ne détruirons cette bande parce que non seulement elle protège nos habitations mais aussi elle est notre principale source de revenus en ce sens qu’en plus du fait que nous l’exploitons, elle permet d’éviter l’avancée des dunes et l’ensablement de nos cuvettes maraîchères». Il ne manquera pas de rappeler que «la mise en exploitation de cette bande, qui s’étend sur 180 km de Cambérène (Dakar) à Darou Mboumbaye (Saint-Louis), relève de la politique étatique qui, pour mieux protéger ladite bande, a mis en place un plan d’aménagement apte à assurer la régénération des filaos qui ont atteint la limite de leur durée de vie». Et de poursuivre : «Cette bande date de 1975, alors que le filao est une essence arboricole dont la durée de vie est de seulement 30 ans.» Ce qui amène à souligner «l’état de vieillesse avancée de ces plantes mais aussi les risques de voir, si rien n’est fait, toute cette ligne de protection environnementale et de brise vents disparaître à tout jamais». Pour éviter un tel désastre, dit le président de la Commission environnementale de l’Aumn, Malick Bâ, «l’Etat a mis en place un plan d’aménagement qu’il a rétrocédé aux populations riveraines de la bande de filaos pour qu’elles l’exploitent et travaillent à sa régénération», fait-il savoir. Avant d’informer que les groupements forestiers légalement constitués, qui désirent s’investir, signent des contrats d’exploitation après versement d’une caution de 150 mille F Cfa en termes de garantie. Une caution devant servir à une reprise des opérations de reboisement si, après six mois d’activité, le service des Eaux et forêts, en charge de la supervision et de l’évaluation, constate que le niveau de réussite de cette phase de reboisement n’atteint pas celui de 85%, tel exigé dans les contrats d’exploitation. Mouhamed Dia, président de l’Aumn, lui, se désole, pour sa part, «de cette information non vérifiée», et de  préciser que le dit «plan d’aménagement a d’abord connu une phase-test qui a duré cinq années avant de connaître un démarrage effectif en 2007». Et dit-il, «c’est à partir de ce moment que 7 blocs ont été ouverts sur l’étendue de la bande qui couvre quelque 120 blocs de 50 hectares chacun». «Mais, dit-il, pour éviter les abus dans la coupe de bois, chaque groupement attributaire d’un bloc n’est autorisé à exploiter que deux hectares par an.» Quant aux contrats, il fera savoir qu’ils sont «pluriannuels et peuvent être renouvelés par le service des Eaux et forêts». Toutes dispositions qui, dit-il,  «permettent aux populations riveraines d’entreprendre des activités génératrices de revenus et de participer à l’œuvre de régénération de cette bande dont l’apport en termes de protection de l’environnement et de fixation des dunes, et par conséquent de pérennisation de l’activité agricole et maraichère dans la zone des Niayes, n’est plus à démontrer».
nfniang@lequotidien.sn