L’histoire entre le Lycée Abdoulaye Sadji et ses anciens pensionnaires ne s’est pas arrêtée à un simple passage dans le mythique établissement. D’année en année, les anciens pensionnaires manifestent leur attention pour la bonne marche du tout premier lycée de Rufisque. Ont vécu les remises de livres pour renforcer la bibliothèque, de désinfectants et accessoires lors du Covid-19, et aussi les multiples plaidoyers pour la réhabilitation de l’école plongée dans un état de décrépitude avancé. Jeudi, les anciens de la génération 80 y étaient pour remettre des produits sanitaires, des médicaments afin de renforcer l’infirmerie, mais aussi des kits d’hygiène pour les lycéennes. «Nous sommes venus pour remettre des kits de serviettes hygiéniques, des produits sanitaires, mais également équiper l’infirmerie en médicaments», a expliqué Idrissa Bâ, président des anciens de la génération 80. «Les filles ont, en général, des soucis en ce qui concerne leurs menstrues, et cela impacte leur rendement scolaire. Nous avons pensé qu’il faut que ce phénomène, qui souvent crée une déperdition scolaire, soit carrément endigué.

On l’a fait pour permettre à ces filles de ne plus avoir ces soucis et de rester en classe», a relevé M. Bâ. Les produits remis à l’occasion sont destinés aux élèves du lycée mais aussi du Cem Abdoulaye Sadji. Les menstrues, qui viennent périodiquement, affectent souvent le rendement scolaire de ces dernières. «Certaines n’ont pas les moyens de se procurer ces serviettes, c’est pourquoi elles s’absentent et manquent des cours», a expliqué Mamadou Moustapha Faye, Surveillant général du Cem Abdoulaye Sadji. Il est d’avis que le geste va permettre à ces dernières de ne plus rater des cours juste à cause du manque de ces accessoires incontournables pour femmes en période de menstrues. Cela dit, M. Faye a profité de l’occasion pour lancer un plaidoyer contre la pollution sonore que subit le Cem implanté au cœur du marché. «On aurait aimé même que les autorités académiques et administratives prennent les dispositions nécessaires. Cette pollution sonore altère l’attention des élèves», a dit le surveillant, rappelant qu’une circulaire du Préfet, l’année passée, avait permis d’évacuer les alentours de l’établissement. Les vendeurs ont malheureusement depuis lors repris leurs activités tout autour, comme après chaque opération de déguerpissement dans la ville.
Par Alioune Badara NDIAYE – abndiaye@lequotidien.sn