Adama Fall, président du Collectif des enseignants pour la réélection de Macky (Cerma), fait le serment de contribuer à obtenir un second mandat pour le chef de l’Apr. Celui qui compte mobiliser 30 mille enseignants pour son candidat «vend» le bilan de ce dernier, s’en prend à l’opposition, se prononce sur les dossiers Karim Wade et Khalifa Sall et répond à ses détracteurs qui l’accusent de ne pas être un enseignant.

Quelle lecture faites-vous de la forte mobilisation lors de la marche de l’opposition marquée par une guerre de pancartes qui semble illustrer une division en son sein ?
Cela montre que tout ce que l’opposition disait par rapport à la confiscation des libertés des partis politiques et autres n’existe pas dans ce pays. Vendredi dernier, nous avons vu une opposition désordonnée. Chacun voulait montrer la capacité de mobilisation de son parti. Ils ont leur agenda qui consiste à déstabiliser, désinformer, faire de la délation et de l’intoxication. Nous, au niveau du pouvoir, notre agenda consiste à vulgariser les actions du chef de l’Etat. Du moment qu’ils sont en train de critiquer, le Président Macky Sall travaille. Pour le constater, il suffit juste de parcourir l’intérieur du Sénégal.

Trouvez-vous leurs revendications raisonnables, à savoir non au parrainage, inscription de Karim Wade sur les listes électorales et libération de Khalifa Sall ?
L’opposition n’a rien à dire par rapport au retrait du parrainage. Lorsque le président de la République appelait au dialogue, ils n’ont pas voulu venir s’asseoir autour de la table et négocier. A l’Assemblée nationale, les débats étaient ouverts, ils n’ont pas voulu y participer. Cela montre que rien ne les intéresse dans ce pays, à part comment accéder au pouvoir.
En plus, Karim Wade est un prisonnier exilé qui a le temps d’aller voir ses enfants, de s’inscrire sur les listes électorales et de faire des aller-retour en France. S’il n’a pas le courage de revenir au Sénégal, cela veut dire qu’il ne croit pas en ce pays.
Les opposants doivent porter le combat des populations et non celui des hommes politiques. Cette opposition ne croit pas en ce pays. Demander la libération de Khalifa Sall, c’est méconnaître les textes juridiques. Ce dossier est en instance judiciaire et, par conséquent, on ne peut pas demander la libération des prévenus. Ils sont partis en appel, nous devons laisser la justice faire son travail jusqu’à terme.

Pour Karim Wade, l’opposition considère qu’il est électeur et éligible…
Parfois, il m’arrive de rire sous cap par rapport à leurs comportements. Nos lois sont claires : Karim Wade a été condamné à plus de 5 ans d’emprisonnement ferme (6 ans) avec une amende (138 mil­liards). Dès lors qu’il ait été con­damné à plus de 5 ans, il devient de facto inéligible et perd tous ses droits civiques et politiques.
Le Code électoral qui a rejeté l’inscription de Karim Wade, c’est le code consensuel de 1992 sous l’égide du Ps, du Pds et des autres. Aujourd’hui, ils sont rattrapés par le passé parce que c’est ce code qui rejette l’inscription de Karim Wade.

Dans l’affaire de la caisse d’avance de la Ville de Dakar, le Procureur général près la Cour d’appel de Dakar, Lassana Diaby, a demandé que l’arrêt de la Cour de justice de la Cedeao soit pris en compte. Pensez-vous qu’on s’achemine vers une libération du député-maire de Dakar ?
Nous sommes dans un pays indépendant, qui a ses lois et rè­gle­ments, même s’il a ratifié les textes de la Cedeao. La Cour de justice de la Cedeao, dans son arrêt, n’a jamais demandé une quelconque libération d’un prévenu. Elle n’est pas entrée dans le fond de ce dossier, c’est la for­me qui a été examinée. Les avocats de Khalifa Sall ont saisi la Cedeao avant le début de ce procès (décembre 2017). La Cour de la Cedeao a constaté la violation de certains droits de Khalifa Sall, mais n’a jamais demandé sa libération.
Maintenant, le Procureur général Diaby a le droit de faire des recommandations, mais laissons la justice faire son travail. Que Khalifa Sall soit en prison ou pas, ce n’est pas notre problème ! En tant que pouvoir, nous travaillons à régler les problèmes de ce Peuple, à vulgariser les actions du président de la Répu­blique.

Si la Cour d’appel libère Khalifa Sall ?
Nous allons applaudir et attendre Khalifa Sall sur le terrain politique. Nous ne sommes pas là pour empêcher qui que ce soit de se présenter face à notre candidat. Notre souhait, c’est que tous ces gens dont on parle puissent faire face à notre candidat. Ce dernier va leur montrer qu’il est meilleur qu’eux. Nous avons un bilan parce qu’ayant fait beaucoup de choses dans ce pays. Je ne vois pas comment la libération ou non de Khalifa Sall peut empêcher le président de la République d’avoir un second mandat.

Dakar vit une pénurie d’eau constatée dans beaucoup de quartiers. Le Premier ministre annonce la fin du calvaire pour le 20 juillet tandis que le ministre de l’Hydraulique penche pour le mois de septembre. Pensez-vous que le gouvernement est à la hauteur pour régler cette situation ?
Nous le pensons parce que jour et nuit, le gouvernement est en train d’œuvrer pour régler cette question cruciale relative à l’eau. Depuis que cette situation s’est installée, le gouvernement prend la question à bras-le-corps pour trouver des solutions. C’est vrai que c’est trop lent, mais cette situation est due à un futur règlement de la situation.
La question de l’eau n’a pas été bien prise en compte par les régimes précédents. On ne peut pas accepter qu’un pays comme le Sénégal, de l’indépendance à maintenant, puisse avoir une seule usine d’eau qui se trouve à Keur Momar Sarr. C’est grave pour un pays qui aspire à l’émergence. Lorsque nous sommes arrivés au pouvoir, le président de la République l’a compris en mettant en place le projet «Kms 3» (Keur Momar Sarr 3) et l’usine de dessalement de l’eau. Ce sont des projets pour régler cette question.

Pourquoi avoir créé le Collectif des enseignants pour la réélection de Macky ?
Parce que nous sommes dans le temps de la réélection du Président Macky Sall. Nous sommes des enseignants et constituons un corps qui est présent dans les 45 départements du Sénégal, dans les 585 Collec­tivités locales et faisons 95 mille au niveau national. En plus des enseignants du privé, les enseignants non formés. Est-ce que nous devons rester les bras croisés pour laisser cette opposition-là manipuler et désinformer ? Nous devons organiser les enseignants, les regrouper, leur parler pour travailler à la réélection de Macky Sall parce qu’il a beaucoup fait pour le système scolaire. C’est pourquoi on s’est levé comme un seul homme pour lui rendre la monnaie de sa pièce, lui dire merci pour tous les actes qu’il a posés allant dans le sens de régler la question de l’éducation nationale.
Celle-ci n’est pas seulement financière, elle est aussi structurelle. Quand le Président met en place le programme de résorption des abris provisoires, il le fait pour les enseignants. Quand il met en place des pistes rurales, il le fait pour les enseignants. Quand il baisse le prix des denrées de première nécessité, il le fait pour les enseignants. Parce que, rappelez-vous que dans la fonction publique, nous constituons plus de 75% des effectifs. Donc aujourd’hui, tous les actes que le Président pose vont dans le sens de régler, d’accompagner l’enseignant qui est dans la fonction publique ou en dehors d’elle. On se rappelle la situation de 2013 avec la réforme sur l’impôt sur le revenu qui a permis à l’enseignant d’avoir une augmentation de 19 mille jusqu’à 35 mille francs.

Quelles sont les actions que le Cerma a menées depuis sa naissance ?
Le Cerma a été créé le 6 février 2018. Depuis lors, nous menons une tournée nationale. Nous avons fait 6 départements dont ceux de Médina Yoro Foula, Kolda, Vélingara, Louga, Diour­bel, Bam­bey, des communes du Sénégal, des rencontres de sensibilisation avec les enseignants à l’intérieur du Sénégal et adressé des correspondances à certaines autorités pour un accompagnement.
Nous préparons un séminaire de formation sur la communication et le partage des réalisations du Président à Saly. Dans chaque département, nous ambitionnons d’avoir 700 enseignants, de mobiliser une partie des enseignants pour accompagner le Président.
La deuxième phase démarre le 3 août. Nous irons dans les régions de Matam et de Saint-Louis. Du 3 au 8 août, nous ferons les 6 départements du nord et reviendrons à Dakar. Nous cotisons pour pouvoir mener ces missions-là. Nous adoptons la stratégie du Prési­dent Macky Sall lorsqu’il était dans l’opposition : ne pas faire du bruit, aller vers les enseignants et leur fixer un objectif très clair. Nous voulons 30 mille enseignants dans l’escarcelle du Président Macky Sall. Présen­tement, nous sommes 3 mille au niveau national et continuons à travailler pour recevoir les fiches de recensement en­voyées au niveau des Collectivités territoriales et les camarades sont très engagés.

Le Cerma a été successivement reçu par le ministre chargé du Pse, le secrétaire général du gouvernement et d’éminents responsables de l’Apr. De quoi avez-vous discuté avec eux ?
C’est une audience de reconnaissance parce que nous sommes un mouvement politique et le Président a mis en place ce qu’on appelle la plateforme de l’émergence qui regroupe les mouvements de soutien au président de la République, dirigée par le ministre Cheikh Kanté qui a eu à nous – les 45 points focaux départementaux – recevoir ici à Dakar pour reconnaître le Cerma comme mouvement politique qui travaille pour la réélection du président de la République. Et ce jour-là, nous avons décliné nos ambitions pour le Président et la stratégie que nous allons adopter pour sa réélection. Il nous a écoutés avec une bonne oreille et a décidé de nous ac­com­pagner.
La deuxième audience, c’est avec le secrétaire général du gouvernement. Cela entre dans le cadre de la tournée au niveau de l’Administration pour présenter le produit que nous avons, qui peut porter le Président au premier tour parce que nous avons vu que son élection a été portée par les enseignants, pourquoi pas cette réélection.
Nous avons besoin que les autorités nous accompagnent. Nous réclamons de la considération parce que nous représentons une couche importante dans ce pays-là.

Vous ne semblez pas être d’accord avec certains responsables de l’Apr. Ils disent même que vous n’êtes pas un enseignant. Que répondez-vous à ces détracteurs ?
Dans toute chose, il y a des détracteurs. Heureusement que nous n’avons pas été accusé de détournement de 300 millions, de ravaler son vomi cinq fois, de mauvaise gestion financière, de trahison. Si des gens disent que je ne suis pas enseignant, ils sont de mauvaise foi. Ils n’ont qu’à aller à l’Ief (Inspection de l’éducation et de la formation) des Parcelles Assainies et demander si Adama Fall était de passage. Je les renvoie aussi à l’honorable député Abdoulaye Ndiaye, coordonnateur de l’Apr à Grand Yoff, et qui est un enseignant comme nous, pour savoir si nous sommes enseignant ou pas.
J’étais le chargé de la communication du Réseau des enseignants républicains. Donc quand un élément du réseau sort de cette structure pour travailler pour la réélection du Président, il faut que les gens l’acceptent. Et nous leur disons que l’heure n’est pas au dénigrement, mais à la mobilisation des forces.