Le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur a défendu ce samedi, avec son homologue des Finances, le projet de budget de son département, qui a été voté et adopté à la majorité par les députés. Selon Ismaïla Madior Fall, ce budget permettra à son ministère de traduire en actes la politique diplomatique du Sénégal tracée par Macky Sall. Par Alpha SYLLA –

La première information rete­nue lors de l’examen du budget du ministère des Af­faires étrangères (Maese), c’est son augmentation. En effet, les crédits alloués au Maese s’établissent, pour l’année 2024, à 76, 8 milliards de F Cfa. Une hausse de l’ordre de 6, 2% en valeur relative (4,5 milliards en valeur absolue), comparée à 2023. Cette augmentation se justifie, selon le ministre des Finances et du budget, Ma­madou Moustapha Ba, par les nombreux réajustements faits par l’Etat du Sénégal pour améliorer les conditions de vie et de travail des diplomates des 51 ambassades, 3 missions permanentes et les 17 consulats que compte le Sénégal. En effet, d’après l’argentier de l’Etat¸ la revalorisation des salaires et indemnités de logement pour les diplomates qui servent dans les postes diplomatiques en Afrique, la généralisation de la couverture d’assurance maladie de l’ensemble du personnel expatrié, le doublement de la prime d’acquisition diplomatique et le paiement des droits d’indemnités forfaitaires aux ambassadeurs ont eu des impacts budgétaires dans la Loi de finances initiale 2024 (Lfi 2024). Sans oublier la mise ne place d’un Fonds d’appui aux investissements des Sénégalais de l’extérieur (Faise), doté d’un financement de 500 millions de nos francs. Bien qu’il juge les crédits alloués à ce ministère «stratégique» insuffisants, du fait du nombre de demandes formulées, Mamadou Mous­tapha Ba affirme qu’il a été préconisé la rationalisation des dépenses liées à la location, qui ont coûté 15 milliards à l’Etat du Sénégal rien qu’en 2023. «La solution durable, c’est effectivement le programme d’acquisition de constructions et d’équipements de postes diplomatiques pour véritablement avoir des représentations diplomatiques à la hauteur de notre rang. Et pour cela, on a déjà réalisé Mali, Guinée-Bissau, Mauritanie, Nigeria, Turquie, New York. Et ce programme va se poursuivre…», déclare-t-il devant la Repré­sentation nationale.

Répondant aux questions des parlementaires, le Maese affirme que la position du Sénégal sur le conflit israélo-palestinien n’a pas changé. Sous ce registre, il déclare : «Personne ne peut faire la leçon au Sénégal sur ce point. Depuis 1975, c’est le Sénégal qui préside le Comité onusien des droits inaliénables du Peuple palestinien. Depuis cette date, notre pays promeut la solution à deux Etats, en considérant qu’Israël a droit à l’existence, mais la Palestine aussi a droit à un Etat. Et qu’il faut par conséquent deux Etats qui cohabitent à l’intérieur de frontières internationalement reconnues.»

Le ministre est revenu aussi sur la fabrication de passeports, les demandes de visa et la fermeture supposée de certains consulats. «Présentement, tous les consulats du Sénégal sont fonctionnels… J’en profite pour vous informer de l’ouverture prochaine d’un consulat à Barcelone et la nomination d’un consul à partir de janvier 2024», déclare-t-il. Sur la problématique de rapatriement des corps de Sénégalais décédés à l’étranger, notamment en Afri­que du Nord, Ismaïla Madior estime que des solutions sont en train d’être étudiées, avec la souscription à l’assurance-rapatriement des dépouilles et la prise de contact avec des organisations évoluant dans ce domaine dans les pays concernés.

Le ministre est aussi revenu sur l’action diplomatique du Sénégal en égrenant quelques succès diplomatiques avec l’organisation du sommet international sur la place de Dakar et l’obtention de places pour le continent au sein des institutions internationales. Comme la 9e édition du Forum mondial de l’eau en mars 2022, le Forum de Dakar sur la paix en octobre 2022, l’obtention sous la présidence sénégalaise d’une place africaine au G20 ou encore l’ouverture dès ce lundi, à Dakar, du 9e Forum international sur la paix et la sécurité auquel quatre cents experts sont attendus.