Le Code de la communication a été voté malgré le rejet des députés de l’opposition, qui avaient du mal à s’accommoder de certains passages de la loi.

La volonté exprimée par le gouvernement de faire voter le Code de la communication n’a pas trouvé l’assentiment des députés de l’opposition. Selon Cheikh Bamba Dièye, il pose un problème d’éthique, de responsabilité et de propriété individuelle. Pour lui, tout individu «qui possède un portable peut utiliser l’internet comme bon lui semble pour exprimer ses sentiments». «Ce que l’Etat doit faire, suggère-t-il, c’est d’organiser le secteur surtout du côté de la sécurité en garantissant les formes d’installation des sites internet. Ce n’est pas le code qui peut régler ce problème mais plutôt l’éducation à la citoyenneté. Il y va de la responsabilité étatique et des parents.» Selon lui, «l’internet a évolué et doit aller de pair avec l’éducation des enfants. Donc, il revient aux parents et à l’Etat de les protéger. Ce n’est pas la loi qui demande de fermer l’internet, qui peut résoudre cette équation», remarque l’ancien maire de Saint-Louis. C’est aussi le sentiment de ses camarades de l’opposition. Selon les députés libéraux, Marie Sow Ndiaye et Abdou Mbacké, «il y a des non-dits dans ce code». Mais le ministre de la Communication est sûr que «cette loi est extrêmement importante». «Elle permet de mettre en œuvre une stratégie du Pse, de mettre à niveau le secteur de la communication et d’améliorer la cohérence»,  dit-il. Cependant il reconnaît qu’il y a de nouveaux enjeux avec la prise en compte de réseaux sociaux. «On n’était pas dans l’instantanéité. Donc, il est important que cette loi soit votée. Il y a la lourdeur d’obtention de licence. On a assoupli et il y a des autorisations qui se font au niveau du ministère. Nous voulons renforcer la concurrence dans le secteur pour qu’il y ait plus de choix», tente-t-il de rassurer. A son avis, l’Article 27 de la loi sur la communication ne constitue pas une menace sur l’internet. Pour lui, il faut créer des mesures de sécurité en soutenant que rien n’indique la fermeture de l’internet. Cela n’a pas empêché les députés, Cheikh Bamba Dièye, Mamadou Lamine Diallo et Mamadou Diop Decroix, de faire des amendements qui ont été rejetés par la majorité.
justin@lequotidien.sn