Hier, le Doyen des juges a placé sous mandat de dépôt les 3 personnes impliquées dans l’affaire de la saisie des 4500 cartouches d’AK-47 à Pire. Et dans le même temps, Samba Sall a émis un mandat d’arrêt international contre le soldat cité par les deux chauffeurs arrêtés comme le cerveau de ce dossier, qui n’a pas encore livré tous ses secrets.
La machine judiciaire est enclenchée dans l’affaire de la saisie à Pire des 4500 cartouches d’AK-47. En effet, le Doyen des juges d’instruction, Samba Sall, a placé hier les personnes interpellées à Pire dans la nuit du 26 au 27 octobre sous mandat de dépôt. Les chefs d’inculpation retenus contre eux sont lourds : association de malfaiteurs et vol d’armes en relation avec une entreprise terroriste. Ils ont permis aux enquêteurs d’avoir assez de temps pour mener à bien leurs investigations, car ils disposent de 96 h renouvelables depuis la réforme du Code de procédure pénale toiletté pour intégrer les menaces terroristes.
Par ailleurs, il faut savoir qu’un mandat d’arrêt international a été émis contre le soldat, Abdou Bécaye Sankharé alias Bekhaye Sankharé, militaire en service au camp Lemonnier. Lequel est considéré comme le cerveau de cette affaire explosive et a pris la clé des champs depuis l’éclatement de l’affaire. A-t-il traversé la frontière ? Certains soutiennent qu’il serait au Mali même si jusqu’ici aucun présumé complice n’a été arrêté au-delà des convoyeurs de la marchandise prohibée sur le territoire. C’est pour cette raison que l’information judiciaire vise X…
C’est le 26 octobre que les faits se sont passés. Tout était parti d’un simple contrôle routier. En effet, c’est en procédant à la fouille d’un véhicule de transport en commun que les gendarmes ont découvert le pot-aux-roses : 4500 munitions. Les hommes en bleu après enquête se sont rendu compte que les munitions en question provenaient d’une armurerie de l’Armée sise à la base militaire de Ouakam.
Et les deux transporteurs arrêtés ont cité le soldat qui est toujours recherché par les Forces de défense et de sécurité. Après leur arrestation par les éléments de la brigade de Pire, c’est la Section de recherche de la gendarmerie de Dakar, réputée en matière d’enquête, qui est entrée dans la danse. Selon le quotidien Libération, des supérieurs du soldat de première classe incriminé ont été interrogés. Après la découverte de cette affaire, tout le monde s’est demandé comment le soldat cité a pu sortir tout cet armement sans que personne ne soit au courant dans la caserne. Sans doute l’enquête révélera les contours de toute cette histoire semblable à une série américaine.
Association de malfaiteurs et détention d’armes : Cheikh Lô et Cie sous contrôle judiciaire
Dans l’autre dossier ayant trait à la saisie de munitions à Pékesse, les personnes arrêtées ont été placées sous contrôle judiciaire par le Doyen des juges, Samba Sall, qui continue d’instruire les dossiers les plus chauds au Tribunal régional hors classe de grande instance de Dakar. Il les a inculpés «d’association de malfaiteurs et détention d’armes». Cheikh Lô, et ses deux collaborateurs, Dame Diop et Serigne Saliou Ndiaye, et le propriétaire sénégalo-libanais de l’armurerie où ont été achetées les cartouches sont rentrés chez eux après leur audition par le juge, qui a été sans doute convaincu par la destination de ces munitions, à savoir qu’elles serviraient à faire de la chasse. C’est l’argument de défense servi depuis son arrestation par M. Lô, qui est un dignitaire religieux à Darou Mousty pour lequel l’establishment maraboutique s’est mobilisé pour le sortir de ce mauvais pas.