Affaire du litige foncier à Diass : Liberté provisoire pour les 23 personnes arrêtées

Les 23 personnes arrêtées mercredi, lors des affrontements entre les jeunes de Diass et des gendarmes, bénéficient d’une liberté provisoire depuis hier. Mais elles devront repasser devant le juge du Tribunal de Grande instance de Mbour, le 28 septembre prochain, pour être édifiées sur leur sort.Par Alioune Badara CISS (Correspondant) –
Elles avaient fait l’objet d’un retour de Parquet jeudi. Entendues toutes sur le fond du dossier par le procureur de la République près le Tribunal de Grande instance de Mbour, ces 23 personnes sont toutes poursuivies pour atteinte à la sûreté et trouble à l’ordre public.
Le collectif pour la défense des intérêts de Diass avait convié la presse ce mercredi pour dénoncer l’accaparement de leurs terres par l’Apix. Selon le collectif, la superficie de 31 hectares était destinée à l’extension du village de Sakirack, qui est coincé par l’aéroport Blaise diagne et la Route nationale. Pour mieux aménager, les populations avaient sollicité en 2007 du défunt maire Aliou Samba Ciss, une demande pour l’extension du village. Ce dernier avait même commencé à engager la procédure pour que les populations disposent de leur permis d’occuper. Mais, c’est en 2009 que le Président Abdoulaye Wade à déclassé ce site qui jouxte la forêt classée pour immatriculer les terres au nom de l’Apix.
Avec l’arrivée du maire Cheikh Tidiane Diouf, ce dernier, pour récupérer ces terres, avait adressé un courrier à l’Apix pour que cette agence de l’Etat lui rétrocède les 31 hectares ; ce que l’Apix a catégoriquement refusé. Pire, elle a donné 5 ha pour l’implantation d’une usine, un geste qui a irrité la population qui, à son tour, s’est érigée en bouclier pour refuser le terrassement de ce site qu’elle considère comme étant sa propriété et qui devrait servir à l’extension du village. Des gendarmes ont été emmenés sur les lieux pour permettre au promoteur incriminé de faire son travail. Les jeunes de Diass vont leur apporter une vive réplique qui a abouti à l’arrestation de 23 personnes.
Face à la furie des jeunes, le promoteur a plié bagage et fait quitter les engins au niveau du site en question. Pour discuter et trouver une solution à cette épineuse question qui n’est pas seulement propre au village de Sakirack, le préfet de l’arrondissement de Sindia a reçu le collectif en présence du maire.
Le même cas est noté au niveau du pôle Dagga Kholpa, un projet qui doit abriter des logements et qui a fini de plomber l’extension des villages environnants. Il en est ainsi aussi avec le port de Ndayane qui a pris beaucoup de terres dans cette zone sans oublier l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd) qui est situé à 8000 hectares.
Autant de projets dont les ambitions doivent être revues à la baisse, car il reste des volcans qui dorment et peuvent être en éruption à tout moment.
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