En détention préventive depuis avril après la mort de Hiba Thiam, Dame Amar et ses copains ont été à la barre du Tribunal ce mercredi où le Parquet a demandé leur condamnation à 8 mois de prison.

Hier, le substitut du procureur a requis une peine de 8 mois de prison contre le nommé Dame Amar et ses codétenus, arrêtés il y a quelques mois dans une affaire de meurtre au cours d’une soirée privée en plein couvre-feu. Il considère que les faits sont constants, donc les prévenus sont tous coupables, d’après lui. Le parquetier a soutenu que «la rencontre a été programmée par les prévenus. Pape Diadia Tall avait envoyé à Hiba Thiam un message pour lui dire que cette rencontre a été programmée bien avant et Dame Amar leur avait demandé de venir très tôt. Tout est parti de Dame Amar. Les différentes personnes, même si elles n’ont pas convoqué une réunion, il y a une entente parfaite, un regroupement de personnes. Et l’existence de ces faits suffit pour asseoir une association de malfaiteurs. C’est leur lieu habituel de rencontre pour s’adonner à de tels actes». Il a aussi déclaré qu’il est «incontestable que de la cocaïne a été trouvée dans l’appartement loué par Dame Amar. Cela a été prouvé par les prélèvements qui ont été faits. Ils ont tous été testés positifs de l’usage de la drogue, à l’exception de Louty Ba. Donc il n’y a pas possibilité de dénégation pour ce qui est de l’usage de la drogue. Pis, il est démontré que la victime était dans un état critique et les prévenus n’ont pas essayé de la secourir».
L’opinion a été scandalisée après le décès de la fille Hiba Thiam dans un appartement privé aux Almadies, en plein couvre-feu, dans la nuit du 3 au 4 avril 2020 à la suite d’une soirée entre copains. La victime est morte d’un arrêt cardiaque à la suite d’une overdose, a révélé le certificat de genre de mort. Devant la 3ème Chambre du Tribunal correctionnel de Dakar, les prévenus Dame Amar, Pape Diadia Tall, Fatoumata Jacqueline Rigal alias Choupette, Djibril Ndiogou Bassène alias Nekh, Alia Bakir, Lamine Diédhiou, Lamine Niane et Louty Ba ont répondu des faits qui leur sont reprochés. Ces derniers sont poursuivis pour les délits d’association de malfaiteurs, de violation de la loi sur le couvre-feu, de non-assistance à une personne en danger, de tentative d’extorsion de fonds, de détention de drogue en vue de la consommation personnelle. «Je n’ai pas vu de la drogue sur les lieux. Il n’y avait que de l’alcool. Ma copine et moi ont quitté tôt le matin l’appartement quand nous avons su que Hiba Thiam était décédée. Nous étions paniqués à cause du décès. Je n’avais jamais vu une personne décédée auparavant», s’est défendu Dame Amar. Et d’ajouter : «J’avais loué l’appartement pour ma copine venue de la France. Ainsi, mes amis m’ont tous appelé pour me dire qu’ils voulaient passer me voir. Hiba Thiam m’a appelé vers 18h pour me dire qu’elle voulait passer aussi. Elle m’a rappelé vers 21h pour me dire qu’elle était en route avec Pape Diadia Tall en compagnie d’un policier.» Le policier Lamine Diédhiou, lui aussi en maille à partir avec dame justice pour corruption et complicité de violation du couvre-feu, a nié avoir demandé de l’argent à Pape Diadia Tall. Selon lui, il a escorté Hiba Thiam et son «ami» Pape Diadia Tall parce que ce dernier avait soutenu qu’il avait mal à la dent et voulait se rendre chez le dentiste. Considéré comme un proche de Hiba Thiam, Pape Diadia Tall  explique : «C’est vers 6h qu’on m’a réveillé pour m’informer de l’état dans lequel elle se trouvait.» Dans quel état était-elle ? «Elle était là, allongée, inerte, elle ne bougeait pas. J’avais commencé à appeler les secours. De 6h à 11h du matin. C’est finalement vers 11h que les gendarmes et les policiers sont arrivés sur les lieux», poursuit M. Tall. Ce dernier ajoute qu’«avant d’aller chez Dame Amar, Hiba Thiam, deux de nos amis et moi étions dans un hôtel. On avait beaucoup bu. Je pense qu’on avait fini 5 bouteilles. Quand je suis arrivé chez moi, Hiba Thiam m’a envoyé un message pour me dire qu’elle voulait passer chez Dame Amar. Je lui ai dit que j’avais un ami policier qui pourrait nous accompagner, comme nous étions en couvre-feu. C’est la raison pour laquelle je pense que je n’avais pas violé le couvre-feu».