Le khalife général des Tidianes dénonce l’interdiction du port du voile au sein de l’institut Sainte Jeanne d’Arc de Dakar. Il appelle les autorités, notamment les députés, à faire valoir leur rôle de représentants du Peuple en exigeant à cet institut de respecter la laïcité ou qu’il ferme ses portes au Sénégal.

L’institut Sainte Jeanne d’Arc de Dakar, qui se dit biculturel avec la cohabitation des cultures sénégalaise et française en son sein, est au cœur de la polémique depuis plusieurs jours. En décidant «que pour pouvoir franchir le seuil de l’école il faut, pour les garçons comme pour les filles, porter un informe de l’établissement, mais avec la tête découverte» (pas de voile à la tête), l’établissement s’est retrouvé au cœur de l’actualité de l’été. Une décision qui ne laisse pas indifférent le khalife général des Tidianes qui, dans une déclaration hier à la Médina, lors de la soirée de l’Achoura, l’a dénoncée avec la dernière énergie. «On avait banalisé l’affaire de la pharmacie Guigon et ça passe. Maintenant, c’est au tour de l’école», Sainte Jeanne d’Arc d’interdire les filles qui la fréquentent de se voiler la tête. Une situation qui pousse Serigne Mbaye Sy Mansour à s’interroger sur l’existence de la laïcité et le rôle des députés qui représentent les Sénégalais à l’Assemblée nationale. «C’est quoi la laïcité ? Ou bien cela n’existe plus maintenant ? Quel est le rôle des représentants du Peuple», s’est-il interrogé avant de les demander à «réagir» parce que, dit-il, c’est de leur «responsabilité» en ce sens que le gouvernement ne peut rien décider sans passer par l’Hémicycle. Par conséquent, il invite le gouvernement à discuter avec les députés afin de régler ce problème. Selon lui, «l’institut n’a ni respect ni considération pour le Sénégal». Et pour s’expliquer, le marabout soutient que d’une part, cette école n’enseigne pas un programme qui émane du Sénégal même si ce sont les fils et filles du pays qui la fréquentent. D’autre part, elle impose aux filles de ne pas porter de voile. Pour Serigne Mbaye Sy, «s’il devait y avoir lieu d’exclusion de l’école, cela devrait être pour des élèves indisciplinés et qui ne travaillent pas non pas pour des filles qui n’ont fait que porter le voile». Il appelle par ailleurs l’Etat à fermer les portes de l’institut Sainte Jeanne d’Arc si jamais les responsables refusent de se conformer à la laïcité qui prévaut dans le pays. Car «il ne doit y avoir aucun règlement intérieur que l’on mettra au-dessus de la Constitution sénégalaise», plaide le guide de Tivaouane.

L’Unapecs : «L’inscription vaut adhésion au règlement intérieur»