Pour la 3e fois consécutive, en l’espace de trois semaines, le maire de Dakar et ses collaborateurs ont été entendus par le juge d’instruction. Khalifa Sall, Mbaye Touré, Yaya Bodian et les deux percepteurs ont été confrontés hier sur l’affaire de la caisse d’avance. Selon une source proche du dossier, «ils ont nié les faits et il n’y a eu aucune contradiction». Le porte-parole des avocats de la défense, Me El Hadji Diouf, l’a confirmé : «Mbaye Touré et Youssou Bodian ont dit que jamais Khalifa Sall n’a vu des documents, jamais donc il n’a signé, jamais il n’a pas vu de faux, jamais il n’a usé de faux. Il ne connaît pas de Gie, ni d’histoire de riz et de mil. On lui remet 30 millions tous les mois comme on remet 50 millions à Moustapha Niasse tous les mois, un milliard tous les mois à Macky Sall pour des fonds politiques parce que Dakar n’est pas Kaolack.» L’avocat qui parle de «fonds politiques» rappelle que «c’était comme ça avec Pape Diop, avec Mamadou Diop, comme l’a dit Khalifa Sall, depuis Lamine Guèye».
Me Diouf : «Mbaye Touré et Bodian ont mis Khalifa hors de cause»
Selon Me Diouf, «des gens comme Mbaye Touré et Yaya Bodian ont mis hors de cause Khalifa Sall». Il estime, en conséquence, que «le juge aurait pu libérer Khalifa sans qu’on le lui demande». A propos de cette demande de mise en liberté provisoire, une source confie : «Elle reste suspendue à l’audition de la partie civile. Seulement depuis l’éclatement de cette affaire, la partie civile ne s’est jamais manifestée. Jusque-là, nous ne la connaissons pas. Alors que pour un dossier de détournement de deniers publics, il faut une partie civile, car la loi dit que toute demande de mise en liberté provisoire doit être notifiée à la partie civile. L’absence de la partie civile rend irrecevable la demande de mise en liberté provisoire.» Une «aberration», fulmine-t-on du côté de la défense.
Comme à chaque convocation du maire de Dakar, les autorités n’ont pas lésiné sur les moyens sécuritaires hier. Les souteneurs de Khalifa qui brandissaient des pancartes ont été stoppés net à hauteur de la prison de Rebeuss par les Gmi. Sans chercher à comprendre, un policier a lancé une grenade lacrymogène. Les jeunes ont répliqué par des jets de pierres. Et c’est parti pour des minutes de fumée et pierres.
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