A quelques semaines d’une visite officielle du Président Emmanuel Macron fin novembre à Ouagadougou, la première d’un chef d’Etat français depuis plus de vingt ans, M. Kaboré a aussi espéré que Paris lève prochainement le secret-défense sur ses archives concernant l’assassinat de Thomas Sankara en 1987.
«Pour nous et pour le Peuple burkinabè, le souhait est que le tribunal (français) puisse extrader François Compaoré au Burkina Faso pour qu’il puisse répondre de ce qui lui est reproché», a déclaré M. Kaboré, lors d’une interview à Ouagadougou avec des journalistes de TV5 Monde, Rfi et Le Monde.
«Je peux difficilement peser sur le dossier puisque c’est une question de justice, mais je considère que c’est déjà une grande victoire que le mandat d’arrêt ait connu son exécution sur le sol français», a ajouté le Président burkinabè.
Arrêté dimanche 29 octobre dernier à l’aéroport parisien de Roissy Charles-de-Gaulle, Fran­çois Compaoré, 63 ans, a été laissé libre mais sous contrôle judiciaire, dans l’attente de l’examen de la demande d’extradition formulée dès le lendemain par le Burkina Faso.
Le frère cadet de l’ex-Président Blaise Compaoré est réclamé par la justice de son pays depuis le mois de mai, dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du journaliste d’investigation, Nor­bert Zongo, et de trois compagnons de voyage, le 13 décembre 1998.
A la question de savoir si la France pourrait refuser d’extrader M. Compaoré au Burkina Faso parce que la peine de mort y est toujours en vigueur, le chef de l’Etat burkinabè a estimé que «ce ne devrait pas être un grand obstacle». «La peine de mort, même si elle est dans nos textes, n’est pas appliquée au Burkina Faso», a argué le Président Kaboré, soulignant «qu’il y a déjà plus d’une vingtaine d’années que personne n’a été exécuté».
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