Affaire Oumou Kalsoum Sall : Message peu diplomatique des conseillers aux Affaires étrangères

Si l’arrestation musclée de Mme Oumou Kalsoum Sall par la Police canadienne, dans le cadre de l’exécution d’une décision de Justice, avait provoqué la colère de Dakar soutenue par les autorités d’Ottawa, l’Union des conseillers des affaires étrangères du Sénégal (Ucaes) fait part de sa grande préoccupation et inquiétude concernant les attaques dont sont victimes des diplomates.Par Dieynaba KANE –
L’Union des conseillers des affaires étrangères du Sénégal (Ucaes) fait part de sa grande préoccupation et inquiétude concernant les attaques dont sont victimes des diplomates. Dans un communiqué, l’organisation fait remarquer qu’il est noté «une tendance alarmante consistant en des attaques répétées et injustifiables, sans précédent sur les personnes des diplomates sénégalais en poste dans les missions diplomatiques et consulaires du Sénégal». Les membres de cette organisation condamnent ces attaques qui, selon eux, constituent «une violation flagrante et grave des dispositions de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques du 18 avril 1961 et vont à l’encontre des principes élémentaires de courtoisie et de réciprocité qui gouvernent les relations entre Etats». A cet égard, ils rappellent aux pays concernés «la nécessité et l’impératif absolus de respecter vigoureusement le principe d’inviolabilité du diplomate, tel qu’énoncé dans les dispositions pertinentes de la convention précitée». Citant l’article 29 de ladite convention, l’Ucaes fait savoir qu’il stipule : «La personne de l’agent diplomatique est inviolable. Il ne peut être soumis à aucune forme d’arrestation ou de détention. L’Etat accréditaire le traite avec le respect qui lui est dû et prend toutes les mesures appropriées pour empêcher toute atteinte à sa personne, sa liberté et sa dignité.» En outre, l’organisation a également convoqué l’article 30 de la même convention, qui dit que «la demeure privée de l’agent diplomatique jouit de la même inviolabilité et de la même protection que les locaux de la mission».
Par ailleurs, l’Union des conseillers des affaires étrangères a salué les mesures prises par les autorités sénégalaises compétentes «afin qu’il soit mis un terme à ces agissements regrettables». Dans la même veine, l’Ucaes invite les autorités «à poursuivre sur cette lancée pour le rayonnement continu de la diplomatie sénégalaise».
Le 2 août dernier, la première conseillère à l’ambassade du Sénégal à Ottawa a été arrêtée de manière musclée par la Police canadienne provoquant la colère de Dakar. Pour protester contre le traitement que lui a fait subir les policiers canadiens, les autorités sénégalaises ont convoqué la chargée d’affaires de la représentation diplomatique canadienne à Dakar et demandé l’ouverture d’une enquête après avoir dénoncé une violation de la Convention de Vienne sur l’inviolabilité de la résidence de la diplomate. Au cœur du conflit, il y avait une histoire de la gestion du logement. Si les médias canadiens avaient évoqué une mauvaise gestion de la résidence qu’elle occupait, en citant une décision de Justice, l’ambassade du Sénégal à Ottawa avait démenti en assurant que Mme Oumou Kalsoum Sall était en règle. Elle s’était déchargée sur le logeur qui n’avait pas respecté les termes de l’accord.
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