Le Cadre unitaire de l’islam au Sénégal s’insurge contre toute promotion de la communauté Lgbt au Sénégal. En conférence de presse hier, à la Maison de la presse, ses membres ont condamné ce qui se passe à l’Ong Oxfam.
L’homosexualité est bannie par la société sénégalaise fortement croyante. Depuis quelques jours, le débat sur la question a resurgi avec l’affaire Elimane Haby Kane et l’Ong Oxfam où il était cadre. En effet, Oxfam est accusée de faire la promotion des minorités, notamment la communauté Lgbt (Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres). Alors à l’image de plusieurs voix autorisées qui se sont élevées, le Cadre unitaire de l’islam au Sénégal a aussi condamné. Et par la voix de son président, le cadre a dit à qui veut l’entendre qu’il n’accepte pas que des groupes, quelle que soit leur origine, viennent imposer aux Sénégalais leur position face à l’homosexualité. Pour Cheikh Ahmed Tidiane Sy, la structure qu’il dirige «a un devoir, une responsabilité de poser des actes et de prendre ses responsabilités devant des situations où le vivre ensemble est menacé ou les valeurs intrinsèques islamiques que des figures islamiques, des associations islamiques, des universitaires ont pu inculquer à cette société». Membre du cadre, la sociologue Fatou Sow Sarr a déclaré que «nous avons décidé en 2019, lors de la Présidentielle, de concentrer dans un document une analyse de la situation qui prévient sur les risques possibles pour le Sénégal en disant qu’on n’échappera pas à ce qui se passe dans le monde avec des familles hétérosexuelles, homosexuelles, concubinage etc.». Selon elle, ledit document a décelé entre autres facteurs qui favorisent ces pratiques qui ne sont pas tolérables par la société sénégalaise la pauvreté, la promiscuité, la mendicité.
Pour elle, par mesure préventive, le Sénégal devrait se prémunir d’une politique de la famille qui obligera toutes les institutions étrangères qui viendraient chez nous à se conformer à notre document de politique car, dit-elle, quand il y a un vide, c’est ça qui favorise toutes les possibilités. En conférence de presse hier, à la Maison de la presse, le cadre qui regroupe les différentes communautés religieuses et associations islamiques a déroulé son plan d’action déjà en cours. Il y a entre autres la production et la vulgarisation de contenus sur les enseignements de paix, de tolérance sur la diversité, l’éthique dans la bonne gouvernance etc., mais aussi la mise en place d’une bibliothèque numérique de l’islam au Sénégal, une initiative de soutien aux daaras pour lutter contre la mendicité des enfants. Quant aux attaques et invectives contre des chefs religieux, notamment sur les réseaux sociaux, le cadre tient également à jouer sa partition pour lutter contre le phénomène. Par ailleurs, il travaille sur une réflexion allant dans le sens de l’adoption d’un calendrier musulman commun au Sénégal.
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