Affaire PJF : MADIAMBAL S’EXPLIQUE

Par Madiambal DIAGNE –
Je tiens à saluer et remercier mes compatriotes sénégalais, ainsi que tous les amis à travers le monde, qui se sont souciés de ma sécurité physique, ces derniers jours. Je tiens à les rassurer, que je suis serein et prêt à me défendre avec ma famille. Je suis fier du courage et de la sérénité montrés par mon épouse et mes enfants, face à cette adversité dont nous faisons l’objet depuis de longs mois. Ousmane Sonko, qui, depuis bien longtemps, a tout tenté pour avoir ma peau, a réussi à placer des hommes et femmes, prêts à satisfaire son désir de «m’effacer». C’est le prétexte d’un dossier judiciaire fallacieux qui leur a permis une traque contre ma personne, jusqu’à prendre en otage mon épouse, mes enfants et un ami proche.
Comment ai-je quitté le Sénégal
J’avais décidé de sortir du Sénégal dans la nuit du 23 au 24 septembre 2025. J’avais prévu de voyager à destination de la France, où j’avais un rendez-vous professionnel, par le vol de cette nuit, de la compagnie nationale Air Sénégal. J’avais fini mes formalités de police avec les différents contrôles nécessaires. L’agent de police préposé à cet exercice avait naturellement fini de contrôler mes données biométriques et contrôler les indications de son ordinateur, pour enfin apposer le cachet «Départ» sur mon passeport, ainsi que sur la carte d’embarquement. Je présentais les deux documents à d’autres agents pour une ultime vérification. «Bon voyage Monsieur Diagne», m’a dit un des agents vérificateurs, avec beaucoup de respect et de courtoisie. Je me dirigeais naturellement vers le passage scanner, en vue d’entrer en zone d’embarquement, quand un agent de police se leva de son box pour interpeller un autre de ses collègues, lui demandant de vérifier davantage mon
passeport. Ce policier confisqua mon passeport et mon téléphone portable, et m’intima l’ordre de le suivre dans des bureaux, jouxtant la zone de «Départ». Sur place, ses autres collègues consultèrent tour à tour leur ordinateur et finirent par me dire : «Votre vol doit partir dans une heure. On attend juste quelques instructions avant de vous laisser partir. Il n’y a pas de problème.» Je les voyais passer des coups de fil, tout en me demandant courtoisement de patienter. Je sus par la suite que le Directeur général de la Police nationale (Dgpn) ainsi que le ministre de l’Intérieur n’étaient pas joignables à cet instant, en dépit de multiples tentatives de la part du Directeur général adjoint de la Police nationale. De guerre lasse, le chef de poste me demanda de le suivre au Commissariat de police de l’aéroport, situé en dehors du terminal-voyageurs. Je suis resté là-bas, pendant de longues heures, jusqu’à observer le vol d’Air Sénégal prendre les airs. J’ai ainsi compris que c’était un stratagème pour m’empêcher de voyager, alors qu’il n’y avait aucune opposition formelle à ma sortie du pays. Mon passeport et mon téléphone me furent restitués avec une convocation pour me présenter le 24 septembre 2025 à 12 heures à la Dic. Aucune notification d’une opposition de sortie ne m’a été faite. Je reçus alors une autre alerte, d’un de mes contacts, signalant qu’il était prévu de me garder à vue après une audition. Mon interlocuteur me souligna : «La haine est telle qu’il faudra faire attention à tes boissons et aliments !» Je réalisais qu’il n’y avait pas de risque à prendre sur ma sécurité physique. C’est ainsi que j’ai immédiatement mis en branle un stratagème pour quitter le Sénégal, dans la nuit même. En effet, je voulais éviter d’être pris de court, car j’avais aussi besoin de bien préparer ma défense contre un complot bien ourdi sur une affaire qui a fait les choux gras dans les réseaux et sur laquelle je n’avais encore jamais été interrogé par une quelconque instance. Je revins ainsi à mon domicile à Dakar pour en repartir immédiatement. Je suis arrivé en France le 25 septembre 2025, pendant que la machine policière s’était emballée derrière moi. Histoire sans doute de me forcer à revenir au Sénégal, la police n’a trouvé rien de mieux que de kidnapper femme et enfants. J’ai annoncé être déjà arrivé en France et en réaction, un mandat d’arrêt international a été lancé contre moi. Tout ceci révèle le caractère mensonger du communiqué du ministre de l’Intérieur Mouhamadou Bamba Cissé, qui affirme que je faisais préalablement l’objet de recherches par la police. Si tel était le cas, j’aurais été arrêté depuis plusieurs jours à mon domicile, donc bien avant même d’envisager de voyager. Je vaquais tranquillement à mes activités pendant tout ce temps. Mieux encore, une fois devant la police de l’aéroport, j’aurais été immédiatement arrêté. C’est dire que le limogeage du Commissaire de police de l’aéroport, qui pourtant a fait montre d’un certain zèle au profit de sa hiérarchie, apparaît simplement comme du spectacle. De la même façon, le limogeage du Commissaire chef de la Division des investigations criminelles est tout aussi étonnant. Les autorités de l’Etat voulaient-elles qu’il m’arrêtât, illégalement, avant même une quelconque audition ?
Ma défense se constitue
Je tiens à remercier particulièrement les avocats qui ont accepté de se constituer pour ma défense et celle des autres membres de ma famille. Je veux citer Me Dior Diagne, Me Ramatoulaye Ba, Me Arona Basse, Me Ousmane Thiam, Me Baboucar Cissé, Me Pape Sène, Me El Hadji Amadou Sall. Le cabinet d’avocats français, Me William Bourdon et Associés, a aussi accepté de se joindre à notre défense.