AFFAIRE SONKO Levée de l’immunité parlementaire – Politique du siége vide : Guirassy et Bamba Dièye démissionnent de la Commission ad hoc
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Le vice-président de la Commission ad hoc et le représentant des non-inscrits ont démissionné hier. Moustapha Guirassy et Cheikh Bamba Dièye refusent d’être «complices d’une mise à mort» d’un député sans «aucun élément probant».
Ils seront finalement 9 à entendre Ousmane Sonko ou son défenseur. Moustapha Guirassy, vice-président de la Commission ad hoc, et Cheikh Bamba Dièye, représentant des non-inscrits, ont claqué la porte de la Commission ad hoc hier. «Nous vous permettons ainsi d’être seuls à prendre l’entière responsabilité de la forfaiture que vous vous préparez à perpétrer. Au nom de l’Etat de droit et de l’éthique, nous ne pouvons y participer», ont-ils écrit dans une lettre adressée au président de ladite Commission Pape Birame Touré. «Ousmane Sonko est un élu du Peuple et un représentant de la Nation ; et nous ne pouvons accepter d’être complices d’une mise à mort d’un député légalement et légitimement élu ; laquelle mise à mort ne reposant sur aucun élément probant», ont-ils ajouté. MM. Guirassy et Dièye soulignent à l’endroit de leurs collègues de la Commission ad hoc que l’immunité parlementaire est le «verrou ultime dont dispose le député pour se protéger contre les complots, les procès d’intention et la calomnie». Dans leur argumentaire, ils relèvent qu’il est devenu «évident que la démarche unilatérale et la précipitation» avec laquelle la Commission ad hoc veut statuer «ne sont porteuses d’aucune garantie de respect de la présomption d’innocence et du droit de tout citoyen (serait-il député, surtout s’il est député) à être jugé dans le respect des droits de la défense».
«Vous avez refusé à la commission de jouer son rôle de ‘’juge d’instruction’’»
Selon eux, l’instruction doit se faire à charge et à décharge et l’Assemblée nationale doit être informée de la réalité des faits. Les députés démissionnaires considèrent que sous ce rapport, la Représentation nationale a donné des pouvoirs importants à la Commission ad hoc pour mettre à sa disposition toutes les informations nécessaires pour lui permettre de prendre sa décision «avec sérénité et en toute connaissance de cause». Seulement, déplorent-ils encore, «vous avez refusé à la commission de jouer son rôle de ‘’juge d’instruction’’ du Parlement pour mieux l’éclairer dans la grave décision qu’elle est amenée à prendre». Et Guirassy et Bamba Dièye en déduisent que «le fonctionnement de la commission montre à suffisance que l’Assemblée nationale est en train de renforcer et de consacrer son inféodation au pouvoir exécutif par le biais du Parquet qui lui dicte la conduite à tenir».
Le député Ousmane Sonko, accusé de viols et de menaces de mort par une masseuse, doit être entendu aujourd’hui par la Commission ad hoc pour la levée de son immunité parlementaire. Mais la démission de Guirassy et de Cheikh Bamba Dièye laisse croire que le leader de Pastef ne répondrait pas à cette convocation. Qui plus est, il a refusé de prendre la convocation du gendarme vendredi dernier.