AFFAIRE SONKO Une journée mouvementée – Chauds faits d’hiver : Le juge Mamadou Seck se désiste pour «convenances personnelles…» et des raisons familiales

Sonko l’avait récusé, sans succès. Mais Mamadou Seck a fini par lâcher lui-même la patate chaude du dossier du viol. Le juge du 8ème cabinet parle de «convenances personnelles» et de craintes pour sa famille.
C’est un feuilleton à rebondissements spectaculaires. Le juge d’instruction du 8ème cabinet, qui devait auditionner Ousmane Sonko, s’est retiré du dossier. Dans son ordonnance de communication, Mamadou Seck a informé le procureur de la République de sa décision en invoquant les dispositions de l’article 71 du Code de procédure pénale. Il parle de «convenances personnelles, notamment les graves accusations non fondées et injustifiées portées» contre sa personne «relativement au traitement du dossier». Une allusion aux propos du leader de Pastef qui, lors de sa conférence de presse, l’a qualifié de juge «réputé faible et non indépendant». Il faut souligner que les avocats de Sonko avaient saisi la Cour d’appel pour récuser le juge d’instruction. Le Quotidien a appris qu’après les attaques de l’opposant contre Mamadou Seck, ce dernier s’en était ouvert à ses supérieurs qui ont mis à sa disposition une garde rapprochée. Mais il n’a pu résister aux pressions familiales. Et le magistrat instructeur n’a pas que cette raison pour s’éloigner de cette patate chaude. Il met en avant également des raisons familiales. «Ma première épouse étant d’ethnie diola et originaire et de Ziguinchor, je suis habité par la crainte de faillir dans le traitement objectif du dossier, conformément à mon serment», a-t-il ajouté.
Sonko devant le Doyen des juges ce matin
A rappeler que c’est le procureur qui avait saisi le président du Tribunal de grande instance hors classe de Dakar qui désigne un magistrat instructeur. Même s’il n’est pas lié, Serigne Bassirou Guèye s’y est tout de même conformé. Alors, après le désistement du juge du 8ème cabinet, le procureur s’est encore tourné vers le président du Tribunal, comme le stipule l’article 75 du Code de procédure pénale, pour qu’il lui propose un autre instructeur. Et là, il a fini par désigner le Doyen des juges, Samba Sall. Ce dernier a donc délivré un mandat de comparution hier, vers 17h, contre Ousmane Sonko qui a conditionné son accord à la levée de sa garde à vue. Samba Sall, qui a pris cette réponse du leader de Pastef comme un refus, a alors décidé d’un mandat d’amener contre lui. Sonko sera devant le juge ce matin.