Affaire Sonko – Wade sans massage : «Sonko a manqué de prudence et a été piégé»

Abdoulaye Wade considère que Ousmane Sonko a été «piégé» dans cette affaire de viol présumé. Il estime que le député a «manqué de prudence» et laissé son «inexpérience» et ses «faiblesses exploitées par un adversaire puissant».
Depuis le début de cette affaire Sonko, le Parti démocratique sénégalais (Pds) a préféré le silence, le temps d’en savoir davantage sur les accusations de viol et de menace de mort d’une masseuse contre le président de Pastef. Même si certains Libéraux, en leur nom, ont exprimé leur soutien au député. Et là, c’est le Président Abdoulaye Wade lui-même qui donne son opinion sur ce dossier qui anime la chronique depuis une dizaine de jours. «J’ai le sentiment que Sonko a manqué de prudence et a été piégé. Apparemment, son inexpérience a été exploitée par un adversaire puissant et futé qui connaît ses faiblesses», a dit le Secrétaire général national du Pds dans une déclaration envoyée hier par son service de communication. En admettant le «manque de prudence» du député, son «inexpérience» et ses «faiblesses», l’ancien chef de l’Etat risque de s’attirer les foudres de Pastef. Même s’il «condamne cette façon d’éliminer un adversaire politique». Le Président Wade poursuit malgré tout : «Le Pds exige que la provocation soit constatée et qu’il soit dit qu’il n’y a pas de délit. En conséquence, le Pds s’oppose à la levée de l’immunité parlementaire du député Sonko.»
Justement, le groupe parlementaire de l’opposition dirigé par un responsable du Pds avait déjà annoncé la couleur lors de la réunion du bureau et de la Conférence des présidents jeudi dernier. Serigne Cheikh Mbacké Bara Dolly et Yaye Mané Albis avaient mis leur veto pour la levée de l’immunité de Ousmane Sonko. Mais ils n’ont pas pu résister à la majorité qui entend aller jusqu’au bout. La Commission des lois se réunit aujourd’hui pour désigner les 11 membres devant composer la commission ad hoc qui sera chargée d’entendre le député concerné. Il restera la dernière étape de cette procédure, c’est-à-dire la plénière fixée mercredi.