Sans surprise les 20 manifestants de Tobène ont été relaxés au bénéfice du doute. Le juge, qui statuait en matière de flagrant délit sur l’affaire opposant les populations de Tobène, Keur Maguèye et Maka Dieng, aux Industries chimiques du Sénégal (Ics), a toutefois renvoyé la poursuite au chef d’incitation à la rébellion par le biais d’un système informatique. Une accusation qui concerne Cheikh Fall, président des Forces pour le développement (Fpd), et l’activiste Ardo Gningue. Un verdict qui soulage les populations de Tobène.
«Nous avons un sentiment de soulagement et de satisfaction sur la décision de justice qui a été rendue ici. Mais nous allons continuer de mener le combat contre les Ics jusqu’à l’obtention d’une indemnisation juste et équitable», estime Cheikh Top, porte-parole des populations de Tobène. L’avocat de la défense, Me Khoureychi Bâ, ne partage pas cette même satisfaction des populations. Il a plutôt eu un sentiment «mitigé». Parce qu’à l’en croire, «quand vous êtes relaxé au bénéfice du doute, vous êtes tout content parce que vous n’êtes pas condamné, mais en réalité vous êtes condamné au bénéfice du doute. Il y a un part de doute dans l’esprit du juge. Et c’est ce qui fait un peu mal dans ce genre de situation parce qu’il s’agit des populations spoliées. Je m’attendais donc à une relaxe pure et simple».
Ces 22 manifestants dont 3 chefs de village et 4 mineurs de Tobène, Keur Maguèye et Maka Dieng ont été placés sous mandat de dépôt pour trouble à l’ordre public par actions diverses, participation à un attroupement, violence et voies de fait à agents dépositaires de la force publique et rébellion. C’est à la suite de manifestations contre la délimitation des 6 ha de terres de Tobène du projet d’extension des Ics.