Vouloir transférer la gestion des écoles Yavuz Sélim à la Fondation Maarif à travers une assignation du 22 août dernier et délivrer une autorisation d’enseigner à la même fondation, tels sont les deux derniers actes posés par l’Etat et qui violent la loi dans ce contentieux. Hier, l’Etat s’est aussi permis de quérir les Forces de l’ordre pour déloger le personnel enseignant et les élèves dans une des écoles du groupe Yavuz Sélim à Saint-Louis, alors que le juge des référés a décidé de rabattre le délibéré initialement prévu pour hier.
Les attentes du gouvernement n’ont pas été satisfaites hier par le juge des référés du Tribunal de grande instance de Dakar. En effet, le juge des référés a accordé à Yavuz Sélim le rabat du délibéré relatif à l’assignation faite par l’Agent judiciaire de l’Etat en vue du transfert de la gestion des écoles Yavuz Sélim à la Fondation turque Maarif. Maintenant l’affaire sera plaidée le 25 septembre. Cette fois-ci, les avocats du groupe Yavuz Selim auront la possibilité de faire valoir leurs arguments.
L’Etat, qui attendait une décision favorable à sa requête, n’a même pas attendu le verdict du Tribunal régional. «Très tôt ce matin (Ndlr : hier), il a envoyé ses policiers dans une des écoles du Groupe à Saint-Louis où des Forces de l’ordre ont fait sortir les enseignants et le personnel administratif de l’école», raconte Madiambal Diagne ahuri. Le groupe scolaire a fait un constat d’huissier. «Comment l’Etat peut-il se permettre de faire exécuter une décision alors que le juge n’a même rendu sa décision ?», s’interroge le Pca des écoles Yavuz Selim, qui ajoute que les agissements de l’Etat dans cette affaire devraient interpeller la justice.
L’État entre «incongruités» et «précipitation»
Madiambal Diagne fait remarquer à l’opinion que l’Etat du Sénégal, toujours dans ses «manœuvres», a voulu transférer la gestion les écoles du groupe à Maarif le 22 août dernier, à travers la procédure d’assignation alors que le décret autorisant Maarif à enseigner au Sénégal date du 25 août 2017. «Ainsi, il a voulu autoriser à une fondation qui n’existait pas légalement», se désole M. Diagne. Autant «d’incongruités» et de «précipitation» dans cette affaire qui poussent les responsables du groupe Yavuz Selim à s’interroger sur les motivations de l’Etat.
Dans sa volonté de transférer la gestion des écoles Yavuz Selim à Maarif, une fondation étrangère au solde du Président turc, Recep Tayyip Erdogan, le gouvernement du Sénégal, par le biais de l’Agent judiciaire de l’Etat, avait saisi le juge des référés du Tribunal régional de Dakar pour demander à ce que la fondation étrangère Maarif puisse administrer les écoles Yavuz Selim. En lieu et place d’une assignation en bonne et due forme, l’Etat avait servi une assignation à Mairie comme si, dénonce Madiambal Diagne, président du Conseil d’administration des écoles Yavuz Selim, leur direction avait refusé de prendre l’assignation. «Un coup tordu» de l’Etat du Sénégal, selon M. Diagne, qui voulait enrôler l’affaire et rendre une décision à l’insu du groupe Yavuz Selim, sans leur permettre d’apporter des arguments pour leur défense.
Informé des manœuvre de l’Etat au niveau du Tribunal régional, le groupe Yavuz Selim avait lui aussi introduit un rabat du délibéré qui devait être rendu hier.
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