Bougane Guèye Dany, président de la Coalition «Gueum sa bopp/Les Jambars», est pour la reddition des comptes avec le lancement du Pool judiciaire financier. Mais il souhaite que toutes les procédures judiciaires «soient considérées», avant d’annoncer trois plaintes que «Gueum sa bopp» va déposer aujourd’hui. Ces trois plaintes sont relatives à l’Office national de l’assainissement du Sénégal (Onas), à  l’Agence sénégalaise d’électrification rurale (Aser) et aux Eurobonds.Par Amadou MBODJI – 

Bougane Guèye Dany, président de la Coalition «Gueum sa bopp/Les Jambars» salue le lancement, par les nouvelles autorités, du Pool judiciaire financier. C’est ainsi que M. Guèye prône une reddition des comptes suivant les «règles de l’art», plutôt que de s’en servir comme «arme politique» par le nouveau régime pour «combattre des opposants», a-t-il laissé entendre.
«Hier (mardi), le Pool financier a été installé, le président de la République, notre Président-délégué, a annoncé le début de la reddition des comptes, j’applaudis. Que les coupables paient. Que cette reddition des comptes ne soit pas une arme politique», a dit Bougane Guèye Dany, lors d’une conférence de presse hier en compagnie de son équipe. Dans la foulée, le patron de «Gueum sa bopp» annonce trois plaintes, qui seront aujourd’hui déposées, relatives à l’Onas, l’Aser, entre autres. «D’ailleurs, dès demain (aujourd’hui), nous, Gueum sa bopp, allons déposer trois plaintes sur les dossiers de l’Onas, de l’Aser et sur l’emprunt des Eurobonds. Nous sommes pour la reddition des comptes, oui aux procédures judiciaires, mais que toutes les procédures judiciaires soient considérées», admet M. Guèye.
«J’interpelle ici le ministre de la Justice, Garde des sceaux, le procureur de la République, l’Union des magistrats, les cours et tribunaux sur le sort que le système judiciaire réserve à l’ordonnance de renvoi et de mise en accusation du Doyen des juges d’instruction Omar Maham Diallo en date du 17 janvier 2023, car il ne saurait y avoir de Justice à double vitesse. Le principe d’égalité par la loi, dans la loi et pour la loi s’impose à tous les citoyens sénégalais qui sont d’égale dignité. Et notre Code de procédure pénale ne saurait aménager une niche d’impunité taillée sur mesure pour un citoyen, fut-il un Premier ministre», surligne-t-il. Avant de s’exprimer sur l’ancienne Pm Mimi Touré en lui disant «être comptable de l’ancien régime» qu’«elle attaque» aujourd’hui. «Ancienne pièce maîtresse du système et subitement devenue porte-parole des anciens détracteurs du système, elle est sortie pour attaquer le bilan économique de l’ancien régime dont elle est comptable à 100%. Cette Badjénu-système incapable de gérer le carnet de rendez-vous de Sweet Beauté devait nous expliquer le rapport de l’Ige qui parle de sa gestion au Conseil économique, social et environnemental (Cese). Qu’elle dissipe les inquiétudes du Fmi sur notre économie, qu’elle nous clarifie sur la destination de 450 milliards d’Eurobonds, les bénéficiaires de 1148 contrats spéciaux signés depuis avril 2024 pour une explosion de notre masse salariale de 114 milliards à 116 milliards. Elle devrait s’expliquer sur l’omerta sur la déclaration de patrimoine de Ousmane Sonko», fait-il remarquer.

Appel aux forces vives pour «priver» Sonko du Perchoir
Partisan du camp de ceux qui sont pour la cohabitation à l’Assemblée nationale, Bougane Guèye Dany invite les forces vives à s’unir pour que la majorité «ne revienne pas» au pouvoir en place.
«La résistance s’impose pour sauver notre pays. Et cela commence tout de suite, car la suppression du parrainage, assortie à la caution de 15 millions de nos francs, va forcément encourager la multiplication des listes. Ceci, pour une victoire facile de Pastef. Ça ne passera pas ! J’invite toutes les forces vives à s’unir pour que Ousmane Sonko ne voie pas le Perchoir. Le 17 novembre, il faudra voter pour l’opposition afin de sauver le Sénégal et barrer la route aux stagiaires, et leur imposer la cohabitation avec un gouvernement d’hommes d’Etat à la dimension du Sénégal», argue-t-il.
Une fois à l’Assemblée nationale, le leader de «Gueum sa bopp» promet la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire pour, dit-il, situer les responsabilités des inondations connues par Kaolack, Kolda et notamment Touba ces derniers jours, avec les pertes en vie humaine et l’effondrement de bâtiments. «Nous nous engageons, dès la mise en place de la prochaine Législature, à initier une commission d’enquête parlementaire sur les chaînes de responsabilité relative aux défaillances constatées dans la prévention et la gestion des inondations hivernales 2024 qui incombent exclusivement au gouvernement», fait savoir Bougane Guèye.
«L’hivernage ne saurait être imputé à un parti politique, mais la gestion et la prévention des inondations et catastrophes naturelles incombent au gouvernement. A défaut de convoquer la Cellule nationale de prévention et de lutte contre les inondations, le gouvernement, sous la coordination du ministre de l’Intérieur, est tenu d’évaluer l’opportunité de déclencher le Plan d’organisation des secours (Plan Orsec) en vertu du décret 99-172 du 4 mars 1999», indique-t-il. Bougane Guèye Dany interpelle, à cet effet, le gouvernement et son chef, Ousmane Sonko, «sur sa responsabilité…». «Cette responsabilité gouvernementale est au-dessus des agitations stériles de Cheikh Tidiane Dièye, qui devrait plutôt répondre des accusations et alertes de l’ancien Dg Cheikh Dieng, qui nous avait avertis sur les contrats et leurs implications pour la ville de Touba».
ambodji@lequotidien.sn