Les affections buccodentaires touchent plus de 76% de la population adulte du Sénégal, avec des répercussions négatives sur le bien- être, indique la division santé de la Direction de la lutte contre la maladie. Elle a fait ce constat à l’occasion de la Journée mondiale de la santé bucco-dentaire, célébrée le 20 mars de chaque année. Le thème de cette année est : «Une bouche heureuse …Un corps heureux.» Dans son communiqué, elle souligne que cette journée est une occasion idéale pour sensibiliser et encourager les engagements et les actions en faveur d’une bonne santé bucco-dentaire. La division de la santé insiste sur «la nécessité de renforcer notre politique de promotion de la santé buccodentaire par des stratégies de prévention au sein de la communauté, mais aussi une amélioration de l’accessibilité à des soins de qualité». Elle rappelle que l’État du Sénégal a accompli, depuis quelques années, des efforts considérables pour améliorer l’accessibilité et la qualité des soins dentaires. Ces efforts ont consisté au «recrutement régulier de chirurgiens-dentistes», au «renforcement des équipements dentaires (fauteuils dentaires, appareils de radiographie, autoclaves et d’unités mobiles)» et à «l’ouverture de services dentaires» dans les Établissements publics de santé (EPS) et les centres de santé.

S’y ajoute le programme de renforcement de capacités des infirmiers chefs de poste et des sages-femmes, pour prendre en charge l’urgence des affections bucco-dentaires, initié depuis 2013 et qui se poursuit dans les directions de la santé.

Le communiqué relève aussi «la contribution des acteurs communautaires et des praticiens de la médecine traditionnelle sur la reconnaissance des signes, les mesures de prévention des affections buccodentaires et particulièrement du Noma, ainsi que la promotion du recours précoce aux soins dentaires». Il fait également état de «l’élaboration et la validation du Plan stratégique national de la santé bucco-dentaire, aligné à la stratégie régionale et au Plan d’action mondial de la santé bucco-dentaire, récemment adopté par l’Assemblée mondiale de la santé».

La Dlm estime que «la mise en œuvre de cette stratégie nationale requiert la contribution et l’engagement de toutes les parties prenantes ayant contribué à son élaboration». En dépit de toutes ces actions, de nombreux défis restent à relever, signale le communiqué. Parmi eux figurent le déficit de sensibilisation de la population par rapport aux méthodes de prévention et le financement des activités de la santé buccodentaire.

Un autre défi à relever est la qualité des données de routine et de surveillance de qualité pour la promotion de la santé buccodentaire. Cela doit permettre de réussir le pari de la réduction de la charge de morbidité des affections buccodentaires par des stratégies adaptées d’un bon rapport coût/efficience pour tendre vers la Couverture sanitaire universelle (Csu). De même faudrait-il s’attaquer à «l’exercice illégal de la santé buccodentaire et des pratiques dangereuses liées à la publicité mensongère (…)».

Toutes choses qui justifient la nécessité de «renforcer la sensibilisation sur l’hygiène buccale dentaire, les facteurs de risque, les mesures de prévention des affections buccodentaires, mais aussi les relations santé buccodentaire et santé générale».