AFFICHE Première demi-finale, ce soir (18h Gmt) : France-Belgique : une avant-dernière marche si diabolique

Si proche, si lointaine, la finale de la Coupe du monde scintille à l’horizon de l’Equipe de France mais, pour l’atteindre, encore faut-il passer sur le corps des Diables Rouges de la Belgique, ce mardi soir à Saint-Pétersbourg.
Quel est le destin des Bleus pour leur 6e demi-finale de Mondial ? Une désillusion comme lors des trois premières (1958, 1982, 1986), ou un passage en force à l’image des deux suivantes (1998 et 2006) ? Le rêve d’une «deuxième étoile» vingt ans après 1998 survivra-t-il dans la cité des tsars, sous les yeux du Président Emmanuel Macron ?
Avant même d’imaginer la finale du 15 juillet à Moscou face au vainqueur du match Croatie-Angleterre, les vice-champions d’Europe ont réussi leur tournoi. La bande à Didier Deschamps (DD) a atteint son objectif du dernier carré, après les quarts en 2014, et marqué la mémoire collective avec la féerie tatare aux dépens de l’Argentine de Lionel Messi en 8e de finale (4-3).
Les Bleus désormais doivent dominer des Belges à bloc, qui ne disputent que leur deuxième demi-finale, après 1986 – ils avaient perdu la petite finale face… aux Bleus (4-2 a.p.).
La dernière édition de ce grand classique (73 confrontations !) a penché en faveur des Diables Rouges, vainqueurs 4-3 en amical au Stade de France en juin 2015. Mais de l’eau a passé sous les ponts enjambant la Neva, et Thierry Henry a rallié le drapeau belge.
Adjoint du sélectionneur Roberto Martinez, «Titi» a-t-il donné son âme aux Diables ? «Evidemment, c’est une situation difficile pour lui», a jugé Deschamps, son capitaine des épopées glorieuses de 1998 et de l’Euro-2000. «Ça arrive des fois en club : quand vous êtes dans un club étranger et que vous revenez jouer contre un club français, vous faites partie de l’équipe ennemie. Là, c’est encore un cran au-dessus, puisqu’il va être sur le banc, et en face il y a son pays, sa nation…»
Mais la vérité de ce mardi soir, ce sera sur le terrain. Avec deux équipes en plein élan : si les Français ont surmonté les obstacles sud-américains, spectaculairement contre les Argentins puis tout en contrôle face à l’étanche Uruguay percé 2-0, les Belges ont renversé le Japon 3-2 puis terrassé 2-1 le Brésil de Neymar.
«Mbappé, joue-la comme Pelé !»
Chez les Français, les milieux Paul Pogba et N’Golo Kanté rayonnent. Devant, Antoine Griezmann monte en puissance et attend son grand déclic avec un Olivier Giroud, même s’il n’a toujours pas marqué.
Et puis, il y a la pépite Kylian Mbappé, qui a éberlué la planète foot contre l’Argentine. «Joue-la comme Pelé», lui intiment secrètement les supporters français (le légendaire Brésilien avait réussi un triplé à 17 ans en demi-finale du Mondial-1958 contre… la France).
S’il est titulaire comme prévu, le Parisien de 19 ans a en tout cas l’occasion de marquer des points en vue du Ballon d’Or du tournoi. Voire du Ballon d’Or tout court ?
Une lutte tactique : Deschamps-Martinez
Eden Hazard aussi, qui forme avec Kevin de Bruyne et Romelu Lukaku un trident endiablé, pour la meilleure attaque du tournoi (14 buts), capitaine de la génération dorée du Plat Pays, avec les Kompany, Fellaini, Witsel, outre l’immense gardien Thibaut Courtois (alors que le latéral parisien Thomas Meunier sera suspendu).
Les Belges ne sont pas mal armés, et pour eux, un coup de «DD» jamais n’abolira le Hazard : la lutte tactique s’annonce acharnée entre Deschamps, pragmatique attaché à la solidité défensive, et Martinez, entraîneur catalan adepte de Johan Cruyff et qui donne un maximum de liberté à Hazard. Il y a une finale de Coupe du monde en jeu.
Soutien aux Bleus : Macron en Russie avec Papin et Guy Roux
Emmanuel Macron se rend mardi en Russie pour assister à la demi-finale du Mondial 2018 France-Belgique avec, comme invités, deux anciennes gloires du ballon rond, Jean-Pierre Papin et Guy Roux, l’écrivain Olivier Guez et un jeune garçon rencontré il y a un an, selon l’Elysée lundi.
Le chef de l’Etat a ainsi invité quatre personnes pour l’accompagner à Saint-Pétersbourg où se déroulera dans la soirée le match, à l’issue duquel il rejoindra directement Paris.
Emmanuel Macron avait annoncé, lors d’une visite à Saint-Pétersbourg le 25 mai, qu’il reviendrait en Russie si la France se qualifiait pour les demi-finales puis pour la finale.