Les talibans multiplient les victoires face à une Armée démoralisée. Avec la conquête dans l’extrême nord-est de deux autres capitales provinciales, Fayzabad et Pul-e Khomri, sans grande résistance, les insurgés détiennent désormais neuf capitales en moins d’une semaine. Le Président afghan s’est rendu à Mazar-i-Sharif pour tenter de remobiliser ses troupes.
Après la conquête éclair en seulement six jours de plus du quart des 34 capitales provinciales, dont certaines qui leur avaient pourtant toujours résisté dans le passé, les combattants talibans avancent sur Mazar-i-Sharif. Des attaques dans les quartiers périphériques de la ville ont été repoussées par l’Armée afghane, mais pour combien de temps encore ?
Signe de la gravité de la situation, le Président Ashraf Ghani s’est rendu ce mercredi 11 août dans cette ville stratégique pour y rencontrer des responsables de la sécurité, des dirigeants jihadistes, des notables et tenter de coordonner la riposte face aux insurgés. Il s’est entretenu avec Mo­hammad Atta Noor, l’ex-gouverneur de la province de Balkh, dont Mazar-i-Sharif est la capitale. Celui qui est depuis longtemps l’homme fort du Nord a promis de résister «jusqu’à la dernière goutte de sang».
Des images publiées sur les réseaux sociaux montraient également le maréchal Dostom, puissant dirigeant de l’ethnie ouzbèke, embarquer dans un avion pour Mazar-i-Sharif avec un large contingent d’hommes armés.
Les mauvaises nouvelles s’accumulent pour le chef de l’Etat : il a peu après son arrivée appris que des «centaines» de membres des forces de sécurité, qui s’étaient retirés près de l’aéroport de Kunduz au Nord-Est après la chute ce week-end de la ville, se sont rendus aux talibans.
Autre coup dur pour le gouvernement de Ashraf Ghani : le ministre afghan des Finances a démissionné et quitté le pays. Près de 360 mille civils ont dû fuir leur foyer depuis le début de l’année, selon l’Organisation internationale pour les migrations (Oim). Adolescentes enlevées et mariées de force, décapitation et meurtres de civils, les témoignages se multiplient sur les atrocités commises dans ces villes du Nord capturées par les talibans.
Rfi