Sa convocation dans la pré-liste des Lionnes du basket fait polémique. Et ce ne sont pas les explications hier du sélectionneur Tapha Gaye qui vont rassurer les férus de la balle orange concernant Yacine Diop, restée deux ans sans toucher un ballon de basket.

Par Woury DIALLO – L’Equipe nationale féminine a entamé hier sa préparation en direction de l’Afrobasket féminin, prévu du 28 juillet au 6 août 2023 à Kigali, au Rwanda. Sur les 19 joueuses sélectionnées par l’entraîneur intérimaire, Moustapha Gaye, seules 12 étaient présentes. Parmi elles, l’ancienne capitaine de l’équipe, Aya Traoré, ou encore la meneuse, Fatou Dieng. Deux cadres qui effectuent leur retour au sein de la Tanière, après avoir raté les deux derniers Afrobasket.

L’autre cadre présente, c’est l’ailière Yacine Diop. Jus­tement concernant cette dernière, des questions étaient attendues sur son retour dans la Tanière. D’aucuns jugeant sa convocation surprenante pour une joueuse restée deux ans sans toucher un ballon de basket.

«Yacine a un mois pour nous montrer qu’elle peut être dans les 12»
Tapha Gaye s’en est expliqué : «On en a beaucoup parlé. Je n’ai jamais souhaité qu’elle reste deux ans sans jouer. La dernière fois qu’on en a parlé, elle m’a dit que si on avait besoin d’elle, elle était prête», déclare-t-il. Avant de revenir sur certaines qualités de Yacine. «Je l’ai connue très jeune. Je connais son tempérament, sa forte personnalité. Quand on sélectionne une joueuse, tout le monde a son avis. Je respecte l’avis de tout le monde, mais j’ai mon avis aussi. C’est un choix personnel. Dans le secteur où elle est, elle peut beaucoup nous aider par sa densité physique. Elle n’a jamais peur. Elle est toujours là pour apporter.»

Mais ces arguments de celui qui cumule son poste de Dtn avec celui de sélectionneur des Lionnes peuvent difficilement convaincre, si on sait que jouer au basket c’est d’abord avoir une bonne condition physique ; surtout dans un tournoi comme l’Afrobasket où toute insuffisance athlétique et physique se paye cash. Et quand on reste deux ans sans jouer, ça devient beaucoup plus compliqué.

D’ailleurs, Tapha Gaye s’est voulu prudent en ajoutant : «Maintenant, ce qu’il faut préciser, c’est qu’on est en présélection et je lui ai dit qu’elle a un mois pour nous montrer qu’elle peut être dans les 12.»

Quid des deux autres cadres trentenaires, Aya Traoré et fatou Dieng ? «J’ai dit à Aya que j’avais beaucoup regretté son absence en 2021. C’est un choix malheureux que j’avais fait et je m’en suis excusé auprès d’elle. C’est une icône du basket qui mérite un meilleur traitement. Je n’ai pas honte de revenir en arrière pour dire que j’ai fait une erreur et je m’en excuse. Nous souhaitons donc avoir Aya avec nous. Elle est restée dans son coin, à continuer à travailler. L’équipe a besoin dans ce secteur, de son talent», a-t-il confié.

Même son de cloche concernant Fatou Dieng : «Nous avons besoin de son talent et de son expérience. Toute l’année, on est restés en contact. Voilà ce qui a motivé son retour et celui de Aya.»

Le sélectionneur s’est aussi prononcé sur les adversaires des Lionnes dans le Groupe C à savoir le Mali et l’Ouganda.

«Il faudra respecter l’Ou­ganda. C’est un pays qui a investi dans le basket féminin depuis quelques années et qui a un potentiel athlétique énorme avec de très bonnes joueuses. Maintenant, penser que ce sera seulement un duel Sénégal-Mali, c’est une erreur. Mais nous allons tout faire pour gagner la première place et se qualifier d’abord pour les quarts de finale», souligne-t-il.

C’est dit… C’est dit… C’est dit…

Aya Traoré : «Je rends grâce à Dieu d’être de retour dans la sélection. C’est le coach qui choisit et je le remercie d’avoir pensé à moi. Je suis là pour apporter mon expérience et aider les jeunes afin d’avoir une équipe solide. Ça ne sera pas facile à Kigali. Mais l’objectif c’est de faire mieux que la quatrième place.
Je suis contente de la saison réalisée cette année en Espagne.»

Fatou Dieng : «Cela fait toujours du bien de revenir représenter mon pays. C’est une grande fierté et je ferai de mon mieux pour apporter un plus à l’équipe. On va essayer d’y aller avec beaucoup d’humilité et essayer de faire mieux que la dernière fois. Il n’y a pas de problème d’âge. On nous a appris à prendre soin de nous, avoir une bonne hygiène de vie, savoir ce que son corps est capable de faire. Par la grâce de Dieu, j’ai mes jambes, mes bras, mon cerveau qui marchent. Il va falloir qu’on arrête de parler d’âge.»
wdiallo@lequotidien.sn

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