Samedi prochain, le football sénégalais va vers ses assises les plus importantes de la saison, avec l’élection du président de la Fédération sénégalaise de football. Ils seront finalement deux candidats à briguer le fauteuil présidentiel : l’«inexpérimenté» Mady Touré fera face au président sortant, Augustin Senghor, «candidat du consensus». Y’aura-t-il match quand le soliste défie le collectif ?Par Hyacinthe DIANDY

– Au départ, ils étaient quatre à vouloir se liguer pour aller à l’assaut du fauteuil présidentiel de la Fédération sénégalaise de football (Fsf). Saër Seck, Mbaye Diouf Dia, Mady Touré et Louis Lamotte avaient ouvert le bal. D’aucuns dans la presse étant allé vite en besogne en titrant : «Un front contre Augustin est né.»
En face, un projet de consensus est concocté et proposé par le vice-président de la Fsf, Abdoulaye Sow. Ce dernier va réussir à convaincre la «bande des 4» pour aller vers ce consensus. Des pourparlers qui vont déboucher sur le «Protocole d’Eden Rock» signé par toutes les parties sous la supervision du ministère des Sports et du Cnoss.
Une «Commission chargée du consensus», coordonnée par Louis Lamotte, va désigner Augustin Senghor comme «candidat du consensus». Saër Seck et Mbaye Diouf Dia donnent leur accord. Mais curieusement Mady Touré, premier à déclarer sa candidature, s’isole et file en campagne ; en promettant de donner une réponse définitive le «30 juillet avant minuit».

Mady s’isole et file en campagne, Saër jette l’éponge et arrête tout
Après une campagne assez mouvementée dans les régions où il a été suivi par Augustin, le patron de Génération Foot tient promesse, en déclarant le jour indiqué son retrait du consensus et sa décision d’aller seul aux élections. Une volte-face surprenante de celui qui avait bien paraphé le «Proto­cole d’Eden Rock».
Mais Mady ne sera pas le seul à faire volte-face. Le président de Diambars, Saër Seck, va à son tour bondir pour annoncer son retrait du consensus et de toutes les instances du football, en lançant une pique à son homologue dirigeant de centre de formation, décrit comme un «candidat inexpérimenté». La rupture étant donc consommée entre les deux hommes.
En «guerre» contre le consensus et contre Saër, Mady se retrouve donc seul face au collectif des partisans du consensus, incarné par Au­gustin et Mbaye Diouf, qui pour la petite histoire, sont sortis premiers des dernières élections de 2017, remportées par le président de l’Us Gorée.
Mady qui n’avait totalisé que 13 voix lors de ces élections, va donc défier ce collectif bien huilé. Un match difficile pour ne pas dire déséquilibré pour le patron de Génération Foot qui devra sûrement tenter un «exploit individuel».
hdiandy@lequotidien.sn