L’Agence nationale pour la promotion de l’emploi des jeunes (Anpej) fonctionne depuis sa création en 2014 avec des prestataires. Les conseillers en emploi, qui sont sortis de leur mutisme pour dénoncer cette situation, exigent leur régulation.Par Ndèye Fatou NIANG (Correspondante) –

L’Agence nationale pour la promotion de l’emploi des jeunes (Anpej) est un employeur sans employés. Qui l’aurait cru ? Pourtant, cette agence a été créée par décret en numéro 2014-26 du 09 janvier 2014 et chargée de la mise en œuvre de la politique du gouvernement en matière de promotion de l’emploi des jeunes. Hélas ! Elle fonctionne depuis lors avec des travailleurs prestataires. L’in­for­mation a été fournie par des conseillers en emploi de l’Anpej, qui ont requis l’anonymat. Lesquels conseillers, qui ont démarré depuis le projet «Kiosques emplois» en 2013 au temps du ministre de la Jeunesse, de l’emploi et de la promotion des valeurs civiques, Benoît Sambou, ont été reversés à l’Anpej après sa création en 2014. Depuis lors, ils sont prestataires au sein l’agence qui promeut, en effet, l’emploi des jeunes. Un paradoxe, selon ces derniers, qui ont adressé depuis novembre 2020, une lettre au nouveau Secrétaire général de l’Anpej. Une note dans laquelle ils lui ont rappelé «la précarité» de leur situation professionnelle. Parce qu’en effet, renseignent-ils, «la nature de nos contrats ne nous permet pas de bénéficier de certains avantages notamment l’Ipm, les cotisations sociales, l’assurance maladie, les attestations de congés et de travail, les prêts bancaires, entre autres». Or, poursuivent-ils, «la plupart d’entre nous, con­seillers en emploi, ont déjà fait 7 ans de services bien remplis au sein de l’agence». Ils regrettent que cette dite lettre n’a jamais reçu de réponse de la part du nouveau patron de l’Anpej. Alors que, font-ils remarquer, «nous avons relevé les défis de l’emploi des jeunes dans les 7 antennes qui couvrent tout le territoire national, allant de l’accueil, à l’information, à l’orientation ; accompagnement, appui conseil, formation, mise en relation, montage de projet, jusqu’à l’insertion du jeune qui cherche un emploi salarié. Nous gérons tout le circuit pour le jeune». Pour simplement dire, «les con­seillers de l’Anpej ont consenti beaucoup d’efforts pour la bonne marche des missions de l’agence». Et donc ils doivent être «régularisés». Surtout que «le chef de l’Etat a demandé qu’il n’y ait plus de contrats de prestation mais au moins des contrats à durée déterminée de deux ans» lors du Conseil présidentiel sur l’emploi.

Aveux d’impuissance
Pour l’instant, l’Anpej est sans solution pour régler le problème. «C’est une situation difficile. Le Dg en est conscient. Il sait que c’est une situation difficile. Mais à son arrivée on avait même des difficultés à payer les salaires. Et il est en train d’essayer de stabiliser la situation avant de régulariser les prestataires. Il a même préparé un document de plaidoyer qu’il va soumettre au président de la République dans ce sens. Parce que seul le Président peut décanter la situation, l’Anpej n’a pas de ressources nécessaires pour cela. Pour dire il est en train de tout faire pour régulariser les travailleurs», avance la direction.
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