Le village d’Abéné souhaite que son festival, annuellement organisé depuis 29 ans, soit inscrit dans l’agenda culturel national. Les festivaliers veulent aussi bénéficier d’un accompagnement de l’Etat pour cet événement culturel et économique. L’autre doléance a trait à la réouverture de l’aérodrome jusque-là fermé.Par Khady SONKO –

La 29e édition du Festival d’Abéné a été lancée hier dans ce village touristique de la commune de Kafountine. L’événe­ment, qui va durer une semaine, du 26 décembre 2022 au 2 janvier 2023, est placé sous le thème : «Tourisme et solidarité.» La cérémonie d’ouverture a été une occasion pour les organisateurs de dresser leurs doléances que sont la réouverture de l’aérodrome d’Abéné et de l’hôtel Kalissaîl. La fermeture de ces deux infrastructures touristiques aurait ralenti le développement économique du village d’Abéné. «Depuis que ces infrastructures ont été fermées, le taux de fréquentation des touristes a baissé dans le village. Nous demandons au gouvernement de rouvrir l’hôtel Kalissaîl et de construire à Abéné, un aéroport, en lieu et place de l’aérodrome qui est actuellement fermé, afin que les avions puissent descendre di­rec­tement ici», a plaidé Kéba Son­ko, lundi à l’ouverture du festival.

Le président de la jeunesse d’Abéné et du Festival d’Abéné demande, au nom du village, que le festival d’Abéné, qui en est à sa 29e édition, soit inscrit dans l’agenda culturel national. L’autre doléance est de bénéficier de l’accompagnement de l’Etat, d’Ong et d’autres autorités pour l’organisation de ce rendez-vous culturel annuel. «Nous fonctionnons chaque année par nos propres moyens, mais c’est vraiment difficile. L’année dernière, nous avons parrainé le ministre du Tourisme qui a beaucoup fait. Mais à part cela, nous n’avons jamais eu la chance d’avoir de subventions de l’Etat ou venant de notre ministère de tutelle», a expliqué le président du Festival d’Abéné dont le budget s’élève à 26 millions 936 mille francs Cfa.

Au programme, des stands aménagés pour des expositions de produits et beaucoup de prestations et d’ateliers. «Au-delà de ce festival, il y a une économie qui est en train de se développer et qui permet d’animer le village économiquement», salue Amadou Wagué. Le sous-préfet de l’arrondissement de Kataba se réjouit que ce festival contribue à renforcer la dynamique de paix dans cette zone qui a beaucoup souffert du conflit armé. L’autorité rappelle que l’Etat, avec ses partenaires, projette d’aménager une station balnéaire dans la zone d’Abéné jusqu’à Kafountine. «Avec cette station balnéaire, tous ces problèmes-là seront réglés. Ce projet va commencer, il y a d’abord une phase d’indemnisation des impenses. Incessamment, ce travail sera fait. Sous peu, l’aérodrome ainsi que les autres hôtels et réceptifs touristiques seront rouverts pour permettre à la population de la commune de Kafountine de profiter pleinement du tourisme», a déclaré le sous-préfet de Kata­ba.

Ce festival vient booster le tourisme dans cette zone à vocation touristique. L’événe­ment manifeste les différentes facettes culturelles. «C’est une économie du tourisme que nous vivons à travers ce festival», a soutenu le maire de Kafountine qui veut redynamiser le tourisme dans sa commune. David Diatta veut changer le classement touristique dans la région de Ziguinchor. «Aujourd’hui, nous voulons changer la donne de ce qui a fait que l’activité touristique a connu une certaine baisse. Il faut renverser la tendance», a déclaré l’élu local. En effet, dans la région, si on parle de tourisme, on faisait allusion au Cap Skirring, ensuite à Kafountine.

Selon David Diatta, l’argument d’insécurité, qui a contribué à faire ralentir le secteur dans la zone, ne tient plus. «Un exposant a témoigné que c’est là qu’il se sent vraiment en paix et en sécurité et toutes ses activités marchent ici, alors qu’il vient de Dakar», rapporte l’élu local. Il encourage ceux qui sont toujours hésitants à venir découvrir «cette zone très belle, très riche à tout point de vue» et à contribuer ainsi au dynamisme, à la relance du tourisme en Casamance à partir de Kafountine. David Diatta demande à la Société d’aménagement et de promotion des côtes et zones touristiques du Sénégal (Sapco) d’aller plus vite dans le projet d’aménagement de la station balnéaire d’Abéné et de Kafountine. «Sa réalisation va fortement contribuer à cet élan de paix qui est là maintenant en Casamance. Que les gens viennent profiter des atouts touristiques qu’offre cette zone», appelle David Diatta.
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