En 2024, le Sénégal a connu une nouvelle alternance, ainsi les nouvelles autorités ont présenté un nouveau référentiel Sénégal 2050, agenda national de transformation. Il va de soi que la mise en œuvre de ce nouveau référentiel des politiques publiques passe par la mise en cohérence des politiques et programmes, à travers le prisme du triptyque structuré autour des composantes que sont le redressement, l’impulsion et l’accélération, puisque simplement un changement de perception implique nécessairement un changement de paradigme. Le processus de mise en cohérence sera articulé autour des axes stratégiques propres à l’intervention auprès des communautés que sont la conscientisation des personnes et des communautés, l’organisation par le renforcement des structures qui existent et la création de nouvelles structures, et enfin la mobilisation des populations autour des questions inscrites sur l’agenda des politiques publiques. (M. Mbodj, 2022).

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Tout comme le baobab qui tire ses racines de la terre, le changement de paradigme impose désormais l’abandon du «top down approach» qui maintient le pays dans la dépendance, pour un «bottom up process» qui seul peut permettre la revitalisation de la société par le bas. Il ne s’agit plus d’imposer aux populations des politiques publiques conçues par des experts, quel que soit par ailleurs leur niveau de connaissance, mais de construire avec elles, par le biais d’une pédagogie d’engagement et d’éducation libératrice, une dynamique qui permettrait à tout citoyen de devenir acteur de son devenir, de son histoire, car étant convaincu de donner sens à sa vie, par sa connaissance et sa maîtrise de la réalité. Les citoyens seront désormais des personnes capables d’accéder à une conscience claire de leur condition, pour s’inscrire ensuite dans une dynamique collective. Ils seront ainsi coproducteurs de biens et de services, mais aussi acteurs conscients du développement national.

Le redressement ne pourra se faire sans cette conscientisation sur la gravité de la situation, de l’urgence de relever les défis auxquels le pays est confronté. La révision et la réorientation des priorités supposent l’identification des options stratégiques avec les populations au niveau qui leur est le plus proche, notamment la commune, en s’appuyant sur la maîtrise de la situation, la reconnaissance de leurs propres capacités et des enjeux afin de trouver ensemble les solutions idoines aux problèmes. Quand les communautés sont impliquées au début du processus, elles adhérent au changement et naturellement aux projets et programmes, sans besoin aucun d’un plaidoyer. Deux principes directeurs vont aider à la structuration du processus, à savoir la conviction des hautes autorités quant à la capacité des communautés locales à entreprendre un changement, mais également leur capacité d’en devenir les acteurs, pour autant qu’il leur soit transféré l’art, le savoir-faire et les compétences utiles.

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L’organisation peut être considérée comme l’étape d’impulsion qui promeut la mise en place des fondements critiques pour asseoir la transformation, la communauté doit constituer un espace d’élaboration des orientations. En effet, les structures, se transformant à travers les conflits, doivent mettre en cohérence leur mode de fonctionnement interne avec le contenu de leur projet social. A ce niveau, il faut assimiler le développement en termes de rapports sociaux et d’enjeux socioculturels, il faudra miser sur la capacité d’action de la société elle-même en vue de réaliser les transformations auxquelles aspirent les citoyens sur leurs conditions et modes de vie. Ceci nous conduit à la recréation des liens sociaux, car l’éducation, en tant que projet culturel, se propose d’agir prioritairement en termes de socialisation, en articulant progressivement l’individu, la famille, la communauté, autrement la redynamisation de toutes les structures de participation intermédiaire. Les neuf leviers sur lesquels sera bâtie la transformation correspondent au tronc du baobab qui correspond à l’organisation de la société avec des personnes, qui passent des attitudes de soumission et de résignation à des projections à travers le temps et l’espace, par des actes conscients qui leur permettent de s’affirmer comme des porteuses de projet.

Pour assurer une véritable mobilisation autour des priorités, il faudra nécessairement développer avec les populations un partenariat coconstruit qui respecte les valeurs, principes et logique de tous les acteurs, autant au niveau stratégique qu’au niveau opérationnel.

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Tout comme dans la Grande Transformation, ce qui est arrivé au monde moderne à travers la grande crise économique et politique des années 1930-1945, l’accélération du développement ne se fera pas sans une resocialisation.

Oui, il nous faut mettre en place un processus de resocialisation, lequel mettra en exergue les valeurs africaines qui mettent l’être humain au cœur de toutes les politiques publiques. En recréant le tissu social avec une philosophie d’action plus conforme à nos réalités socioculturelles, nous pourrons plus facilement atteindre nos objectifs pour un Sénégal souverain, juste et prospère dans une Afrique en progrès.

NB : Il y a des moments dans la vie d’une Nation où les intérêts, les aspirations doivent converger vers un seul et même objectif, à savoir la construction du pays, et le Sénégal est à ce tournant.
Un peuple-Un But-Une Foi
Que Dieu continue à bénir le Sénégal
Rokhaya DIALLO
Spécialiste en Communication des organisations