La ville aux-deux-gares s’est réveillée dans la stupeur et la consternation, le jeudi 15 août 2014, avec un double meurtre ayant emporté le Jakartaman Laurent Dasylva, qui revenait d’une soirée dansante et rentrait chez lui, à Keur Massamba Guèye-2, et un individu répondant au nom de Pape Samba Dieng, reconnu comme un agresseur en liberté conditionnelle, fraîchement élargi de prison et sous surveillance électronique, avec donc par devers lui un bracelet. Un acte de violence extrême suivi de représailles.Par Cheikh CAMARA –

Les faits tragiques se sont produits vers 6 heures le jeudi, à la Cité Ousmane Ngom, à hauteur du restaurant Kawsara Fall, à l’entrée de la ville, dans la commune de Thiès-Ouest. D’après les témoignages recueillis auprès de certains riverains, «deux jeunes individus dont le présumé meurtrier, P.S. Dieng, auraient tenté en vain de voler la moto Jakarta du peintre P.S. Ils auraient surpris leur victime qui, à bord de sa moto Jakarta et sans avoir le temps de se défendre, a été été prise au dépourvu, et ils l’ont poignardée mortellement». La victime aurait succombé sur place à ses blessures, après avoir reçu les coups de couteau fatals.

Alertée par les cris ou les bruits de l’altercation, une foule s’est promptement formée sur les lieux, se laissant aller à une explosion de colère face à la violence du crime. Tandis que son compagnon avait réussi à s’enfuir, le présumé agresseur, P.S. Dieng, lui, s’était refugié dans une maison avant d’en être délogé. Il n’a toutefois pas pu s’échapper avec son butin, pour avoir été pris à partie, maîtrisé, puis tabassé violemment et brûlé vif sur les lieux du crime par des assaillants en furie. D’après certains témoignages, il été déféré à trois reprises pour des infractions graves, notamment pour des faits d’associations de malfaiteurs, de vols et d’agressions. Il n’était donc pas un inconnu des Forces de défense et de sécurité, avec un passé criminel lourd qui avait conduit à son emprisonnement, suivi d’une libération sous surveillance électronique. Les deux corps sans vie ont été transférés à la morgue du Centre hospitalier régional Ahmadou Sakhir Ndiéguène de Thiès. Les autorités policières se sont promptement déployées sur les lieux et le constat d’usage a été effectué par les éléments du Commissariat central de Thiès. Une enquête a été ouverte afin de déterminer précisément les circonstances de ce drame.

Les populations sont sorties en masse pour fustiger l’insécurité et le vagabondage qui hantent leur sommeil depuis plusieurs années déjà, avec la prolifération des «garages» clandestins dans la ville.
Correspondant