Les membres de la Fédération nationale des organismes privés stockeurs et transporteurs du Sénégal (Fnopst) s’inquiètent du fait que «des opérateurs étrangers aient démarré la campagne commercialisation de l’arachide depuis longtemps au détriment des opérateurs nationaux, mais aussi du retard noté dans le paiement des factures des semences.

La Fédération nationale des organismes privés stockeurs et transporteurs du Sénégal (Fnopst) a tenu le week-end dernier à Thiès, son Conseil d’administration à la veille de la campagne de commercialisation de l’arachide pour tirer le bilan de la campagne de distribution des semences et préparer celle de la commercialisation, qui s’ouvre ce mardi. Une rencontre au cours de laquelle cette dite fédération a émis des inquiétudes relatives au paiement de la dette contractée lors de la campagne de distribution de semences. Selon Cheikh Tall, porte-parole de la Fnopst, «pour un bon démarrage de la campagne, il faut que l’Etat commence à payer ou bien à donner des avances sur les factures des semences précédentes, parce que nous avons contracté des dettes au niveau des banques». Toutefois, signale le président du Fnopst, Modou Fall, «quelle que soit la situation, nous allons démarrer la campagne de commercialisation arachidière avec les moyens du bord, en attendant l’apurement de la dette de l’Etat». Aussi, souhaite-t-il que l’Etat fasse «une avance d’ici mardi, pour nous permettre de rembourser en partie les prêts contractés auprès des banques pour espérer recevoir un autre financement». L’autre inquiétude exprimée par les opérateurs venant de 10 régions productrices d’arachide du pays, c’est l’immixtion des étrangers dans la préparation de la campagne prochaine. «Une campagne doit faire l’objet de règlement. Aujourd’hui, nous avons des points de collecte, il faut que tous les acteurs et les opérateurs puissent acheter les graines au niveau des points de collecte. C’est ce que nous demandons.» Modou Fall déplore le fait que «des opérateurs étrangers aient démarré leur campagne depuis longtemps au détriment des opérateurs nationaux. Ils ont été autorisés à entamer leur collecte, là où le démarrage pour les privés nationaux a été fixé à mardi prochain». Il pense que «des acteurs du même secteur doivent accorder leurs violons pour éviter de créer un déséquilibre. C’est pourquoi nous demandons à l’Etat, la prochaine fois, de permettre à tous les acteurs de prendre la même ligne de départ pour la campagne de commercialisation de l’arachide». Le patron de la Fnopst souhaite aussi que les opérateurs étrangers effectuent leurs transactions dans les points de collecte, comme il a été demandé aux privés nationaux. «C’est la règle», martèle-t-il. Les opérateurs veulent par ailleurs, être payés dès le déchargement des graines à l’usine, contrairement aux longues échéances de l’année dernière.
Au-delà, le président de la Fnopst a assuré que sa fédération «est fin prête pour démarrer cette campagne». D’autant que «le prix au producteur a été fixé à 210 francs Cfa et la date de l’ouverture de la campagne fixée pour le 3 décembre».
Et s’agissant des prévisions pour cette dite campagne, le producteur estime que «cette année, les huiliers veulent dépasser les 190 mille tonnes d’arachide achetées l’année dernière. La Sonacos a un premier objectif de collecte de 150 mille tonnes. Pour les autres huileries, les quantités varient entre 25 mille et 60 mille tonnes». Il indique que les opérateurs «vont collecter les 75 mille tonnes de semences pour le compte de l’Etat».
Pour sa part, l’adjoint du gouverneur chargé du développement, Omar Ndiaye, a exhorté
les opérateurs «à prendre toutes les dispositions utiles pour éviter tout paiement tardif et bon impayé, à l’égard des producteurs d’arachide». Il a demandé aux opérateurs de faire des propositions lors de cette réunion pour une amélioration du déroulement de la prochaine campagne de commercialisation.
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