Le ministre délégué auprès du ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural, chargé de l’Accompagnement et de la mutualisation des organisations paysannes, Moustapha Lô Diatta, invite les experts en charge de la formulation de la 2e phase du Programme d’accélération de la cadence de l’agriculture sénégalaise (Pracas) 2018-2022 à fixer des objectifs de production «réalistes et réalisables».

Après quatre années de mise en œuvre, la première phase du Programme d’accélération de la cadence de l’agriculture sénégalaise (Pracas) a permis au Sénégal d’enregistrer des résultats «jamais égalés». D’énormes progrès ont été notés dans presque toutes les filières. N’empêche, beaucoup reste à faire. «Nous savons tous que tous les objectifs ne sont pas atteints. C’est bien d’avoir des objectifs très ambitieux. Mais à mon avis, il va falloir être beaucoup plus raisonnable. Je souhaiterais que les objectifs que nous allons nous fixer pour 2022 soient à la fois réalistes et réalisables», a plaidé hier le ministre délégué auprès du ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural, chargé de l’Accompa­gne­ment et de la mutualisation des organisations paysannes, lors des échanges sur le bilan de la première phase du Pracas. Prenant l’exemple de l’autosuffisance en riz, Moustapha Lô Diatta rappelle : «Nous avions pris l’engagement de réaliser un objectif de 1,6 million de tonnes en 2017. On ne l’a pas réalisé. Cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas sur la bonne voie. Mais peut-être y a-t-il des choses qu’on n’a pas faites et qui nous ont empêchés d’arriver à ce résultat. Donc, c’est important pour vous, experts, de revoir le calibrage, le ciblage des objectifs, pour que demain, lorsque vous allez proposer au ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural qui va valider et qui va, lui à son tour, proposer au président de la République, qu’on puisse dire, voilà ce que nous pouvons faire en 2022 et qu’à l’échéance, qu’on puisse se retrouver à 90 ou au moins 93%. Il est de votre responsabilité en tant qu’experts de proposer des objectifs qui soient réalistes et réalisables.»
A l’horizon 2022, c’est un objectif de production de 2 millions 100 mille tonnes de riz qui est visé. Pour l’arachide, un objectif de 2 millions de tonnes.
A ce propos, assure Dr Dogo Seck, secrétaire général du ministère de l’Agriculture et de l’équipement rural, les résultats de la recherche, la diffusion et le transfert permettent d’afficher des ambitions allant jusqu’à 2,5 millions de tonnes d’arachide. C’est cette démarche de prudence qui a conduit à fixer un objectif de 2 millions de tonnes au moins à l’horizon 2022. Ce qui permet de ne pas fixer des objectifs démesurés, explique le Sg.
Au-delà des objectifs, le ministre délégué a également demandé aux experts de prendre en compte le renforcement de la professionnalisation des acteurs ruraux dans le processus de formulation de la seconde phase pour la période 2018-2022. En effet, indique Moustapha Lô Diatta, il y a tout un travail à faire pour ce qui concerne la structuration des filières. «Nous n’avons pas de vraies filières professionnelles dans ce pays. Cela doit ressortir dans nos axes stratégiques. J’aimerais bien que vous en preniez compte», suggère-t-il.
Ainsi, rétorque Dr Dogo Seck, le ministre a donné le sens du vent. Ses orientations sont bien perçues par les experts et seront affinées.
dialigue@lequotidien.sn