Le Comité ouest africain des semences paysannes (Coasp) et la Coalition pour la protection du patrimoine génétique africain (Copagen) sont très remontés contre le Comité régional des semences et des plants d’Afrique de l’Ouest, de la Cedeao, du Cilss, de l’Uemoa. Ils accusent ce comité de vouloir faire du «forcing» en harmonisant la législation semencière régionale au profit de l’industrie semencière en particulier et agrochimique.
Le Comité ouest africain des semences paysannes (Coasp) et la Coalition pour la protection du patrimoine génétique africain (Copagen) s’indignent du «forcing du Comité régional des semences et des plants d’Afrique de l’Ouest, de la Cedeao, du Cilss, de l’Uemoa». Ils accusent ces institutions régionales de vouloir harmoniser la législation semencière régionale au profit de l’industrie semencière en particulier et agrochimique.
Le Comité régional des semences et des plants d’Afrique de l’Ouest (Cedeao, Cilss, Uemoa) s’est réuni à Dakar la semaine dernière avec des acteurs semenciers de dix-sept pays d’Afrique de l’Ouest «sans les Organisations paysannes (Op) et la société civile souveraine, pour évaluer les progrès réalisés dans la mise en œuvre du règlement semencier régional harmonisé», révèlent ces organisations dans un communiqué. Le Coasp, la Copagen et l’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique, les autres organisations de la société civile, des acteurs très actifs sur les semences dans la région et sur le continent ont appris cette consultation par le biais de la presse. De surcroît, fustigent-ils, parmi ces participants, ils ont noté «des organisations avec une très mauvaise réputation, essentiellement intéressées par le commerce et le profit, quels que soient les impacts socio-environnementaux de leurs actions».
Ces Op jugent cette démarche «non transparente et non inclusive» et soupçonnent un complot contre les paysans et la souveraineté alimentaire. La Coasp et la Copagen veulent que le Comité régional des semences et des plants d’Afrique de l’Ouest renforce les semences paysannes qui, selon eux, sont d’une grande diversité, et «offrent une série de variétés que les paysans maîtrisent très bien dans diverses zones agro-écologiques pour la production alimentaire, la nutrition et même des expressions culturelles dans des conditions naturelles qui renforcent la santé des sols, des êtres vivants y compris l’homme et la biodiversité». Ces acteurs indiquent par ailleurs que 90% des investissements dans l’agriculture familiale ouest-africaine proviennent des producteurs eux-mêmes. Et Malgré le manque de soutien de la part des pouvoirs publics, «l’agriculture familiale produit 90% des denrées alimentaires consommées dans la région, en utilisant les semences paysannes».
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