AGRICULTURE – Mauvaises conditions de travail : Les techniciens en grève de 72h

Après des revendications qui n’ont pas eu un écho favorable, le Syndicat national des techniciens et travailleurs de l’agriculture du Sénégal (Synttas) a décidé de passer à la vitesse supérieure. Ils entament aujourd’hui une grève de 72 heures pour, disent-ils, paralyser le système et boycotter les prélèvements des semences dans les laboratoires. Les membres de cette organisation syndicale dénoncent de mauvaises conditions de travail et un mauvais traitement salarial.
Le Syndicat national des techniciens et travailleurs de l’agriculture du Sénégal (Synttas) entame aujourd’hui une grève de trois jours. Un mouvement d’humeur initié pour déplorer les mauvaises conditions de travail et le mauvais traitement salarial dont ils sont victimes. Selon Cheikh Abba Diémé, secrétaire administratif du Synttas, c’est depuis 2016 qu’ils ont déposé sur la table de leur tutelle, Dr Pape Abdoulaye Seck en son temps ministre de l’Agriculture, des revendications qui n’ont pas, jusqu’à aujourd’hui, connu aucune suite favorable. Parmi ces revendications figurent en bonne place les indemnités de logement, les indemnités de risque, les indemnités de responsabilité, des équipements, des ordinateurs pour travailler, la dotation de moyens logistiques.
Pour justifier ces demandes, le secrétaire administratif du Syndicat national des techniciens et travailleurs de l’agriculture du Sénégal dira qu’ils sont les seuls fonctionnaires du pays à ne pas bénéficier d’indemnités de logement. Ils sont aussi très mal payés. Un ingénieur agronome gagne 220 mille francs Cfa et un agent technique d’agriculture gagne 140 mille francs Cfa à la fin du mois, avec toute indemnité confondue. Pour ce qui concerne des indemnités de risque, il explique : «Nous manipulons des produits phytosanitaires et toxiques pour le traitement des cultures et des stocks dans notre travail et nous pouvons contracter toute sorte de maladie. Cette indemnité nous permettra de régler les problèmes liés à ces maladies», dit-il. Pour l’indemnité de responsabilité, Cheikh Abba Diémé affirme aussi qu’ils sont les seuls à ne pas en disposer dans la fonction publique, alors qu’ils font un travail très lourd. Concernant la requête sur les équipements, son diagnostic est sans équivoque. «Tous nos services sont vétustes. Ils datent de l’époque coloniale. Ils menacent ruine. Ils n’ont jamais été retapés depuis leur installation. Au même moment, des citoyens sont délogés aux Hlm les Maristes pour des bâtiments délabrés, et nos bâtiments sont plus anciens et plus délabrés. Qu’est-ce qu’ils ont de plus que nous ?», se demande-t-il, avant d’indiquer que ce sont les travailleurs qui paient de leurs propres moyens des ordinateurs pour faire leur travail. «Alors que c’est l’Etat qui doit mettre les moyens à la disposition des employés», rappelle-t-il. Selon toujours le secrétaire administratif du Synttas, les services qui sont dans leur structure sont dépourvus de véhicules. Pis, les travailleurs ne disposent pas aussi de véhicules de transport.
C’est la somme de toutes ces revendications qui a motivé ce mouvement d’humeur de trois jours en vue de réclamer de meilleures conditions de travail. «Au vu de tous cela, nous constatons que nous ne sommes pas respectés par nos autorités, en commençant par le Maer (Ministre de l’agriculture et de l’équipement rural : Ndlr) qui jusqu’à présent n’a pas fait le tour des services pour une visite officielle. C’est un mépris considérable de l’autorité à notre égard», se désolent les travailleurs qui ont décidé de prendre leurs responsabilités et faire face en entamant une grève de 72h pour paralyser le système et boycotter les prélèvements des semences dans les laboratoires.
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Les agents du MAER ministère de l’agriculture et de l’équipement rural souffrent avec des salaires misérables dépourvus d’indemnités même l’indemnité de logement qui est généralisé à tous les fonctionnaires de l’état ils sont les seuls à ne pas en bénéficier ajouté à cela les mauvaises conditions de travail vétusté des bâtiments moyens de travail dérisoires et la goutte d’eau qui fait déborder le vase le manque de considération de leur ministre de tutelle qui fait la sourde oreille face à leurs revendications.